Désormais déchu de son pouvoir, en résidence surveillée, promis sans doute à un exil au Maroc, à Londres ou en Arabie Saoudite, Ali Bongo pourrait s’estimer heureux. En tout cas plus chanceux que son ancien homologue de la Maison Blanche, Donald Trump, inculpé pour tentative d’inversion des résultats de la présidentielle des États-Unis qu’il a perdu face à Joe Biden en 2020.
En effet, Trump et 18 autres personnes, dont son ancien avocat Rudy Giuliani, ont été inculpés mi-août dernier de tentatives illicites d’obtenir l’inversion du résultat de l’élection de 2020 dans l’État de Géorgie, remportée dans cet Etat-clé par l’actuel président démocrate Joe Biden. Ils risquent tous des peines allant de cinq à vingt ans de prison.
Quelques heures après la prise du pouvoir par l’Armée, le meneur des putchistes, interrogé par nos confrères de Le Monde sur le sort réservé à Ali Bongo Ondimba a répondu que ce dernier avait droit à une retraite digne d’un ancien Chef d’État. “C’est un chef d’Etat gabonais. Il est mis à la retraite, il jouit de tous ses droits. C’est un Gabonais normal, comme tout le monde.”, a-t-il répondu.
Pourtant Ali Bongo serait coupable de faute grave comme le reconnaît Brice Oligui interrogé sur les motifs qui ont conduit au soulèvement de la grande muette : “(…) Il n’avait pas le droit de faire un troisième mandat, la Constitution a été bafouée, le mode d’élection lui-même n’était pas bon. Donc l’armée a décidé de tourner la page, de prendre ses responsabilités.”