Au centre des échanges, la question du renforcement et de la modernisation du secteur agricole national a occupé une place prépondérante. L’IDRC Africa, par la voix de son coordonnateur, a exposé les initiatives menées au sein du village agricole Graine de Bolokoboué, mettant en lumière l’approche de formation duale appliquée pour l’émergence d’une nouvelle génération d’agripreneurs. Selon Hervais Omva Ovono : « Nous avons eu l’honneur ce matin, IDRC Africa, d’être reçus par le deuxième vice-président du Conseil économique et social et environnemental, Nicaise Moulombi, pour partager avec lui un certain nombre de points qui concernent notre activité, notamment le secteur agricole, la formation des jeunes dans le cadre des activités que nous conduisons au village agricole Graine de Bolokoboué, en nous appuyant sur la méthode duale. » Cette démarche s’inscrit dans une volonté partagée de dynamiser la production locale et de réduire la dépendance du pays aux importations, un impératif souligné par le contexte économique actuel marqué par la cherté de la vie. Hervais Omva Ovono a précisé : « Réduire les importations, parce que, vous le savez aussi bien que moi, les Gabonais vivent une précarité incroyable, notamment avec la vie chère. Ce sont toutes ces stratégies que nous sommes venus recueillir des sages conseils auprès du deuxième vice-président du Conseil économique et social du Gabon. »
Nicaise Moulombi a manifesté un intérêt soutenu pour les propositions de l’ONG, reconnaissant le rôle exemplaire du village agricole de Bolokoboué dans la promotion de l’entrepreneuriat agricole chez les jeunes. Il a déclaré à ce sujet : « Les demandes de l’ONG IDRC Africa, je les ai donc reçues ce matin pour les écouter dans le cadre du développement de leur incubateur agricole. Comme vous le savez, Bolokoboué est aujourd’hui devenu une référence agricole en matière d’agripreneurs de jeunes. » Les discussions ont également abordé la délicate question du financement du secteur agricole, explorant les voies et moyens d’allouer des ressources adéquates pour soutenir son développement à long terme.
Un volet particulièrement novateur des échanges a concerné la valorisation de l’Iboga, une plante aux propriétés traditionnelles reconnues et objet d’un plaidoyer constant de la part du Deuxième Vice-Président du CESE. Les deux parties ont convenu de la nécessité d’étudier de manière approfondie la chaîne de valeur de cette ressource naturelle, en envisageant notamment la possibilité d’une domestication encadrée et d’une adaptation du cadre normatif afin d’exploiter son potentiel économique et thérapeutique. Nicaise Moulombi a indiqué : « A cet effet, nous avons convenu donc d’évaluer rapidement la chaîne de valeur de cette plante naturelle mais domestiquée déjà, même dans d’autres pays, mais aussi voir comment faire un exposé de motifs au Parlement gabonais pour lever les contraintes normatives en termes de lois qu’il y a autour de cette plante. »
Par ailleurs, la rencontre a permis d’examiner les opportunités offertes par la valorisation des produits forestiers non ligneux, un domaine recelant un potentiel économique significatif pour le Gabon. L’IDRC Africa a exprimé son adhésion à la vision du Président de la République, Son Excellence le Général Brice Clotaire-Oligui Nguema, concernant la mise en place de mécanismes de financement dédiés à l’entrepreneuriat, soulignant le rôle essentiel que l’agriculture doit jouer dans cette stratégie. Nicaise Moulombi a précisé : « Nous avons aussi pu comprendre que non seulement le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui était candidat il y a quelques jours et qui a été réellement élu à près de 94%, a mis en place deux fonds dont une banque d’entrepreneuriat, et voir comment effectivement l’agriculture pourrait occuper une place de choix. »
Un point de convergence notable a été le soutien apporté par l’IDRC Africa à la démarche initiée par le Deuxième Vice-Président du CESE concernant la restitution des biens mal acquis saisis à l’étranger. L’ONG estime que ces fonds pourraient opportunément être réinvestis dans le secteur agricole, contribuant ainsi à la relance de l’agriculture à différents niveaux (villageoise, urbaine, péri-urbaine) et au financement de la recherche scientifique dans les domaines agricole et forestier. Nicaise Moulombi a souligné : « J’ai reçu le soutien d’IDRC Africa sur cette question, parce qu’elle estime que ces fonds peuvent aussi contribuer à relancer l’agriculture villageoise, l’agriculture urbaine, péri-urbaine, mais aussi soutenir la recherche scientifique en matière agricole, en matière d’augmentation de la chaîne de valeur des produits forestiers non ligneux. »
Nicaise Moulombi s’est engagé à relayer les préoccupations et les propositions de l’IDRC Africa auprès des instances compétentes, notamment la Présidence du CESE et les autorités gouvernementales. Il a également encouragé une collaboration étroite entre l’ONG et le génie agricole, instrument de la politique agricole nationale. À ce propos, il a conseillé à l’IDRC Africa d’avoir « un rapprochement aussi avec le génie agricole. Comme vous le savez, pendant la transition, le président Président Brice Clotaire Oligui Nguema a développé ce système d’agriculture militaire par le génie agricole, et donc il était important qu’il puisse avoir l’échange de vues, et pourquoi pas le partenariat, pour accélérer la question agricole. »
Cette rencontre bilatérale témoigne d’une volonté affirmée de conjuguer les efforts de la société civile et des institutions étatiques pour impulser un développement agricole durable et inclusif au Gabon, tout en explorant de nouvelles pistes de valorisation des ressources naturelles du pays. Les conclusions de ces discussions pourraient avoir des implications significatives pour l’orientation des politiques publiques et le soutien aux initiatives locales dans le secteur agricole.