Un hommage à un bâtisseur de l’économie gabonaise
Jean-François Aveyra avait profité de la loi 1/81 sur la promotion des PME-PMI, initiée par Emmanuel Nze Bekale, pour créer une usine de fabrication de produits plastiques. Installée au bord de l’eau aux Acaé, à gauche, en direction d’Owendo, cette entreprise produisait des articles tels que des seaux, bassines, et corbeilles. Cependant, les défis liés à la libéralisation économique et l’importation massive de produits plastiques à bas coût ont entraîné sa fermeture dans les années 90.
Malgré cette fin tragique, Aveyra reste une figure emblématique de l’entrepreneuriat africain. En 1988, il avait été sacré “Meilleur Homme d’Affaires Africain” lors d’un sommet au Cameroun, et récompensé à de multiples reprises pour son dynamisme économique en Afrique et en Europe. Il est également connu comme co-fondateur du Lycée Djoué Dabany, bien que sa collaboration avec le général Jean Boniface Asselé ait pris fin sur fond de divergences.
Un projet ambitieux pour un carrefour modernisé
Le projet de modernisation du carrefour Jean-François Aveyra, achevé en neuf mois avec 90 % de main-d’œuvre locale, répond aux besoins actuels des usagers. Les travaux incluent l’aménagement de linéaires routiers, d’espaces publics et sportifs, ainsi que l’installation d’infrastructures favorisant la mobilité et la sécurité : arrêts de bus et de taxis, parkings et signalisation moderne.
Cette transformation s’inscrit dans une démarche durable, adaptée aux exigences environnementales et urbaines. Le carrefour, qui servait autrefois de site à l’usine de Jean-François Aveyr, aujourd’hui disparue, symbolise à présent l’esprit d’innovation et de résilience porté par le premier industriel gabonais.
Un héritage préservé
Mort ruiné en 2010, Jean-François Aveyra également membre du Conseil économique et social, retrouve, grâce à cet hommage, la reconnaissance qu’il mérite en tant que Dangoté de son temps. Son nom, gravé dans la toponymie de Libreville, incarne un modèle d’entrepreneuriat et un rappel de l’importance de soutenir l’industrie locale face aux défis mondiaux. Avec la place Jean-François Aveyra, c’est un pan de l’histoire économique gabonaise qui renait et inspire les générations futures.