Depuis le coup d’État du 30 août 2023, Ali Bongo, 66 ans, vit sous surveillance militaire dans sa résidence privée, « libre de quitter le pays » selon le gouvernement, mais empêché de partir d’après ses avocats. Son épouse et son fils, quant à eux, sont détenus dans une salle du palais présidentiel et font l’objet de lourdes accusations : « blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux », « corruption » et « détournement de fonds publics ».
L’avocat reproche à Paris et à son ambassade à Libreville un « silence complice ». Selon lui, les autorités françaises auraient dû intervenir en soutien de la famille Bongo, qui possède la double nationalité franco-gabonaise. En mai 2024, une première plainte avait déjà été déposée en France pour « séquestration aggravée par des actes de torture et de barbarie », entraînant l’ouverture d’une enquête par un magistrat instructeur du tribunal judiciaire de Paris.
Dans ce contexte, Pierre-Olivier Sur souhaite désormais élargir l’instruction au délit de non-dénonciation de crime, visant directement l’ambassadeur de France au Gabon, Fabrice Mauriès, et plusieurs membres de la représentation diplomatique. « L’ambassadeur avait le devoir de saisir la justice », affirme-t-il. Selon les avocats, Sylvia et Noureddin Bongo, après un passage à la prison centrale, sont aujourd’hui enfermés dans une sous-pente du palais présidentiel dans des conditions insalubres, dormant sur des matelas posés à même le sol, avec pour seuls équipements un lavabo rudimentaire. Toujours selon l’avocat, Noureddin Bongo aurait même été victime de violences physiques et d’un simulacre d’exécution.