Dans ses dernières interventions publiques, Bilie-By-Nze n’a pas mâché ses mots, allant jusqu’à qualifier la transition actuelle de simple continuité de l’ancien système, un système dont il fut pourtant un pilier. Il a également dépeint Oligui Nguema comme une figure manipulée. Cette rhétorique a surpris de nombreux observateurs, d’autant plus que l’époque où Bilie-By-Nze occupait le poste de Premier ministre a été marquée par des critiques récurrentes concernant le manque de transparence des réformes et des finances publiques.
Pour certains analystes politiques, cette offensive médiatique de Bilie-By-Nze s’inscrit dans une stratégie électorale bien définie. Écarté du pouvoir après la chute du régime Bongo, l’ancien Premier ministre, désormais candidat à la présidence, cherche à reconquérir une influence en tentant de séduire une partie de l’électorat. Ses multiples sorties médiatiques ont ainsi ciblé principalement le CTRI (Comité pour la transition et la restauration des institutions) et son président, Brice Clotaire Oligui Nguema.
L’enjeu de cette tentative de ternir l’image du pouvoir transitoire et de son candidat est de taille, à moins de 24 heures d’une élection présidentielle déterminante pour l’avenir du Gabon. Pour des figures politiques comme Bilie-By-Nze, il s’agirait d’influencer l’opinion publique, tant au niveau national qu’international, en se présentant comme le porteur d’une rupture. Sauf que c’est ce même Bilie-By-Nze qui avait par le passé affirmé que le “PDG au pouvoir n’a pas l’intention de passer le relais à ses adversaires politiques”.
Malgré les critiques virulentes de l’ancien Premier ministre, l’enthousiasme populaire pour la candidature d’Oligui Nguema demeure palpable. Donné favori, tout laisse à croire l’actuel locataire du Palais Rénovation, pourrait remporter la présidentielle post-Ali Bongo. Rendez-vous au soir du 12 avril 2025.