Un lien fictif avec Coal India Limited ?
Des enquêtes approfondies ont révélé que NGM n’a aucun lien avec le secteur public indien, Coal India Limited (CIL). Pourtant, une rumeur prétendant que NGM est une filiale de CIL a circulé pendant des années, renforçant artificiellement le profil de la société. Aucun document n’a été trouvé pour établir une connexion entre les deux entités. Si des investissements cachés existent via des sociétés écrans, aucune preuve concrète n’a été mise en lumière.
Un modèle de gestion opaque et controversé
NGM est gérée par des sociétés écran dont les bénéfices priment sur tout autre objectif. Les vrais promoteurs, basés à Dubaï, opèrent dans un secret total, engendrant un climat de travail toxique. Le turn-over est élevé, avec des PDG qui se succèdent rapidement. Depuis sa création, NGM a vu passer quatre PDG, le dernier en date étant Pankaj Khandelwal. Cette instabilité touche particulièrement les expatriés indiens, qui ne bénéficient pas des protections du Code du travail gabonais.
Une pression gouvernementale accrue
Depuis l’arrivée du nouveau gouvernement en août 2023, l’administration gabonaise a exigé la nomination d’un ressortissant gabonais au poste de directeur général adjoint. Cette décision, inhabituelle dans le secteur minier, a poussé NGM à se conformer, bien que cela semble être un pas vers une surveillance accrue des activités de la société par le gouvernement.
Par ailleurs, les cadres supérieurs de NGM et d’autres entités associées à Gagan Gupta, comme OLAM et GSEZ, ont quitté le Gabon après les élections de 2023, éveillant les soupçons sur la gestion et la réelle propriété de NGM. Des documents indiquent que les actions de la société sont détenues par des entités enregistrées dans des paradis fiscaux, alimentant les allégations d’implication de l’ancienne famille présidentielle, Ali Bongo Ondimba.
Des signes précurseurs de nationalisation ?
L’administration gabonaise semble stratégiquement attendre le moment opportun pour intervenir. La récente nomination d’un Gabonais à un poste clé pourrait indiquer une préparation à une nationalisation. En mars 2024, lors d’une réunion avec des hauts responsables, le ministre des Mines, Gilles Nembe aurait menacé de fermer NGM si des améliorations significatives n’étaient pas apportées.
Cependant, la gestion actuelle de NGM ne semble pas à la hauteur des attentes. L’absence de certifications internationales, comme l’ISO 14001, et la mauvaise gouvernance continuent de ternir son image. Cette situation contraste fortement avec la renationalisation réussie de la SNBG, qui pourrait servir de modèle pour une reprise par l’État.
Conséquences pour les investisseurs étrangers
La nationalisation de NGM pourrait envoyer un signal mitigé aux investisseurs étrangers. Certains des partenaires financiers de NGM étant liés à des projets comme GSEZ et ARISE, une telle mesure pourrait affecter la confiance dans le climat des affaires au Gabon. Toutefois, la volonté affichée par le gouvernement de renforcer la transparence et de réduire les monopoles pourrait également attirer de nouveaux investisseurs, soucieux d’opérer dans un environnement plus équitable.
Avec les tensions persistantes et une stratégie gouvernementale apparente visant à reprendre le contrôle des ressources naturelles, la nationalisation de Nouvelle Gabon Mining semble de plus en plus probable. Si elle est bien menée, cette initiative pourrait être un pas vers une gestion plus transparente et bénéfique pour l’économie gabonaise. Toutefois, le gouvernement devra équilibrer ses actions pour rassurer les investisseurs internationaux et maintenir un climat favorable au développement économique.
Très bon article à mon avis.