Le 4 avril dernier, les mandataires financiers des candidats à la présidentielle avaient été conviés par le ministre de l’Intérieur et la Cour des comptes à une réunion cruciale. L’objectif de cette rencontre, comme l’indiquait un communiqué du 1er avril, était de clarifier le régime applicable aux comptes de campagne, en vertu du nouveau Code électoral visant à moraliser la vie politique.
Ce corpus législatif a instauré des plafonds de dépenses (10 milliards de francs CFA pour le premier tour et 5 milliards pour le second) et renforcé les sanctions en cas d’infraction. Cette initiative du ministère de l’Intérieur et de la Cour des comptes visait à assurer la transparence et à prévenir les dépenses excessives observées chez certains candidats.
Cependant, lors d’une conférence de presse tenue ce matin à Port-Gentil, Alain-Claude Bilie-By-Nze, candidat indépendant à la présidence, a clairement exprimé son refus de se soumettre à cette demande de la Cour des comptes.
« Sur le sujet de la Cour des comptes, la Cour des comptes demande que les candidats déposent leurs comptes de campagne. Mais à quoi sert la Cour des comptes ? À contrôler l’argent public. Dans cette campagne, les élections n’ont pas été financées pour les candidats indépendants que nous sommes. Nous n’avons reçu aucun franc de l’État. Et il n’y a donc aucune raison pour que la Cour des comptes vienne regarder cet argent qui n’est pas l’argent public. Et donc, nous ne donnerons pas de compte de campagne tant qu’on n’a pas reçu d’argent public. Et si c’est l’argent privé que nous utilisons, c’est-à-dire l’argent du candidat, je ne vois pas en quoi cela concernerait la Cour des comptes. » a déclaré Bilie-By-Nze avec fermeté.
Cette prise de position soulève des questions importantes quant à l’application des nouvelles réglementations et à la perception qu’en ont certains candidats, notamment ceux se présentant comme indépendants et n’ayant pas bénéficié de financements publics pour leur campagne.
Le ministère de l’Intérieur avait pourtant clairement mis en garde contre les sanctions qui seraient appliquées en cas de non-respect des consignes. Reste à savoir quelles seront les conséquences de ce refus affiché par Alain-Claude Bilie-By-Nze et si d’autres candidats pourraient emboîter le pas, créant ainsi une potentielle crise de confiance à l’approche du scrutin.
L’attention est désormais tournée vers les réactions du ministère de l’Intérieur et de la Cour des comptes face à cette contestation.