En effet, le projet de loi désignant le Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques comme mandataire exclusif chargé de la commercialisation des crédits carbone appartenant à la République gabonaise n’a toujours pas fait l’objet d’un examen pour adoption par les deux chambres du Parlement, après son adoption en Conseil des ministres le 13 octobre 2022.
Une situation qui n’a cependant pas empêché le FGIS dont le suivi de l’exécution de son mandat est assuré conjointement par le ministre de l’Economie et le ministre de l’Environnement, d’entamer des discussions sur le marché international avec les pays occidentaux pour la commercialisation des crédits carbone détenus par le Gabon.
Pourquoi Akim Mohamed Daouda, a-t-il continué de faire la promotion de la commercialisation des crédits carbone appartenant à la République gabonaise, sachant qu’il évoluait en dehors de tout cadre juridique légal ?
“Vous comprenez pourquoi les pays occidentaux ne se bousculent pas pour acheter nos crédits carbone”, nous a glissé un acteur de la société civile qui a tenu à garder l’anonymat et qui accuse le gouvernement de vouloir faire main basse sur la vente des crédits carbone en écartant les ONG du processus de vente.
Pour rappel, avec 1 131 165 000 000 FCFA d’actifs suivis, présent dans dix secteurs d’activité, le FGIS échappe à tout contrôle parlementaire.
Le produit de ses placements financiers n’apparaissant dans aucune Lois de finances, impossible donc de savoir à combien il s’élève.
Face à ce climat d’opacité, l’opposition et la société civile n’hésitent plus à demander un audit et une refonte du FGIS, surtout après le scandale né de la nomination du sénégalais Ousmane Cisse en mai dernier à la tête de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) dont le principal actionnaire est le fonds dirigé par Akim Mohamed Daouda. Sous la pression de l’opinion publique et du principal syndicat des travailleurs de la SEEG, Ousmane Cissé avait dû démissionner pour céder sa place au Gabonais Sylvère Bithegue, alors directeur général adjoint en charge de la Technique et des Opérations à l’époque.