Cependant, depuis la chute du régime d’Ali Bongo et la participation de l’Union nationale au gouvernement de transition aux côtés du Comité pour la transition et la restauration des institutions, les choses ont évolué. Son ancienne présidente, Paulette Missambo, dirige aujourd’hui le Sénat, tandis que plusieurs cadres occupent des sièges au Parlement ou ont intégré la haute administration. Cette intégration progressive semble avoir modifié l’attitude du parti face aux principes qu’il défendait autrefois.
Un exemple frappant de ce changement est l’attitude de François Ondo Edou, cadre éminent de l’Union nationale, qui a récemment publié un post sur Facebook justifiant les violences politiques dont a été victime Alain-Claude Bilie-By-Nze à Mitzic. Selon lui, l’ancien Premier ministre aurait été envoyé par Ali Bongo pour faire du “make noise”, une justification qui interroge sur la tolérance du parti face à ces actes d’intimidation.
De son côté, Christophe Owono Nguema, délégué spécial de la commune d’Oyem et également cadre de l’Union nationale, a interdit à Bilie-By-Nze de tenir un meeting dans la ville, arguant du non-respect des procédures pour l’obtention d’une autorisation. Une position qui alimente davantage les doutes sur la volonté du parti de garantir l’expression démocratique qu’il revendiquait sous le régime précédent.
Bien que l’Union nationale ne se soit pas officiellement exprimée sur ces incidents, l’attitude de ces deux hauts cadres laisse supposer une adhésion tacite à ces pratiques. Cette posture contraste fortement avec celle du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui, lors d’un déplacement à Makokou le 14 février 2024, a fermement condamné ces dérives antidémocratiques.
Ainsi, une question se pose : l’Union nationale, si prompte à défendre la démocratie sous le régime Bongo, est-elle en train de devenir plus royaliste que le roi ?