Le président du GICAM se rejouit que le débat sur l’avenir du FCFA soit enfin posé sur la table : “Nous sommes heureux que le sujet sur l’avenir du FCFA ne soit plus une question taboue, parce que nous avons souvent eu l’impression que lorsque l’on évoque le sujet sur l’évolution du FCFA, nous sommes accusés d’être contre la France, alors qu’il ne s’agit pas de cela, mais plutôt de prendre en main notre destin. Il s’agit de trouver les voies et moyens pour etre en mesure d’éditer notre monnaie” a-t-il défendu.
En effet faisant le bilan : “Nous avons signé un accord de coopération qui date de 1972, et le CFA existe presque depuis 77 ans, mais malgré cela nous avons une zone économique qui est la dernière zone économique au monde, la dernière zone d’intégration. Nous avons une économie qui est extravertie. Si nous voulons aller à l’émergence, cela nécessite de nous remettre en cause, en revisitant notre coopération monétaire. Le moment est venu de revisiter pas seulement notre convention, mais aussi notre manière de l’aborder.” a déclaré Célestin Tawamba.
Car selon Célestin Tawamba : “Les conditions qui sont contenues dans cet accord empêchent le financement de l’économie locale, empêchent la flexibilité de l’économie locale, empêche d’avoir un certain nombre d’amortisseur qui permettent aux écononomies de se développer” et d’ajouter “En Europe lorsqu’il y a des crises, on accompagne les entreprises, ici on ne peut pas utiliser la planche à billet, nous n’avons pas ces outils, parce qu’il faut la contrepartie en euro. C’est pour cela, nous n’avons pas la maitrise de notre monnaie. Il faut se questionner, nous sommes dans une facilité de confort de la gouvernance de notre monnaie, cette facilité malheuresemnt nous fait prendre du retard dans le pilotage de notre économie.”
“La politique économique d’aujourd’hui qui incite simplement à libéraliser tout peut-il nous permettre de transformer nos économies ? La mise en place de l’Organisation mondiale du commerce peut-elle nous aider à développer nos économies locales ?” S’interroge le président du GICAM, avant de répondre : “Je ne pense pas. Je pense que l’Afrique a besoin d’avoir son modèle économique, nous avons besoin d’avoir une politique d’intégration qui soit plus forte, une politique économique qui précède la politique monétaire.”
“Il nous faut prendre les bonnes décisions, si nous nous voulons émerger. Il y a 50 ans nous avions une économie qui était essentiellemnt de rente, qui était là pour exporter pour avoir des dévises, aujourdhui ce n’est plus le cas. On veut transformer nos économies, pour cela nous devons opérer des choix : pour quelle économie ? Pour quel secteur et qu’elles sont les mesures qu’il faut prendre ? Nous ne pouvons pas prétendre transformer notre économie, transformer une industrie, transformer les matières premières en meme temps etre en libre compétitivité avec des pays qui sont à un stade développé, avec des pays émergents comme la Turquie, le Brésil, la Chine. La Chine pour se développer à d’abord fermer ses frontières. La Chine avec les Etats-Unis sont les premières puisances qui pour se développer ne respectent par l’Organisation mondiale du commerce” a-t-il conclu.