Aujourd’hui, la lumière se fait jour sur un système d’endettement qui aurait dangereusement affaibli l’économie gabonaise, la plongeant dans une spirale d’incertitude financière.
Alors que les signaux d’alerte macroéconomiques clignotaient au rouge, le gouvernement dirigé par Bilie-By-Nze poursuivait une politique d’emprunt jugée excessive. La dette publique a ainsi atteint des niveaux alarmants, dépassant les 7 500 milliards de francs CFA.
Les accusations à l’encontre de cette gestion sont accablantes : emprunts contractés dans l’ombre, contrats obscurs signés avec des partenaires étrangers et lancement de projets pharaoniques sans une planification budgétaire rigoureuse. Des sources proches des dossiers évoquent même une priorisation des intérêts personnels au détriment du bien-être de la population. Le bilan de cette politique désastreuse est éloquent : une multitude de projets d’infrastructures inachevés, des “éléphants blancs” éparpillés sur le territoire et un budget d’investissement de plus en plus dérisoire dans les six mois précédant la chute de l’ancien régime.
L’opacité qui entourait l’attribution des marchés publics, souvent entachés de surfacturations, a exacerbé la méfiance populaire. Les conséquences de cette mauvaise gestion ont rapidement été ressenties : retards et non-paiement des salaires dans certains secteurs, détérioration des services sociaux essentiels et un climat social tendu, rythmé par des grèves répétées. Cette incertitude économique croissante a alimenté la colère de la population, un sentiment qui a largement validé le coup d’État du 30 août, perçu par beaucoup comme un “coup de libération”.
Dix-neuf mois après ce changement de régime, les dérives de cette gestion passée sont mises en lumière par des audits et des groupes de travail dédiés. Un état des lieux chaotique des mécanismes de financement mis en place entre 2021 et 2023 a ainsi été établi. Pour de nombreux Gabonais, cette période de transition symbolise la fin d’années de mauvaise gouvernance, dont Alain-Claude Bilie-By-Nze est devenu une figure emblématique.