Sous l’égide de la coalition des mouvements de lutte contre le chômage, ils réclament le respect de leur droit au travail et dénoncent l’inaction des autorités face à leur situation critique. Cette mobilisation citoyenne met en lumière les défis liés à l’emploi dans un pays marqué par la précarité et les frustrations sociales.
Rassemblés devant ce qu’ils appellent « la maison du peuple », les membres de la coalition des mouvements de lutte contre le chômage ont exprimé leur ras-le-bol face à l’absence de concrétisation des mesures promises par les autorités de la transition. Axel Junior, porte-parole de la coalition, a livré un plaidoyer poignant : « Sur un mouvement de plus de 2 000 personnes, nous n’avons même pas un seul élément qui ait été appelé. Pendant que nous souffrons, on nous demande de patienter. Mais leurs enfants, eux, sont déjà intégrés. Nous disons : plus jamais ça », rapportent nos confrères de Gabonreview.
Cette mobilisation, qui intervient à l’approche des festivités de fin d’année, vise à se faire entendre auprès du président de la transition après qu’il a annoncé, en août dernier, la mise à disposition de 1 500 postes budgétaires, 2 000 emplois dans les stations-service, ainsi qu’un accompagnement entrepreneurial. Pourtant, aucun des manifestants n’a vu ces promesses se concrétiser.
Les députés, dont le rôle est de contrôler l’action gouvernementale, ont également été pointés du doigt. L’honorable Lionel Engonga, venu écouter les revendications, a partagé son inquiétude : « Le travail est un droit pour l’homme. Mais la décision ne vient pas de moi. Ce que je peux faire, c’est interpeller ceux qui ont en charge ce domaine, pour savoir quelle politique est mise en place pour régler cette situation ».
Cette déclaration met en lumière le fossé entre les promesses institutionnelles et leur mise en œuvre. Les manifestants dénoncent une marginalisation flagrante de la jeunesse gabonaise, qui constitue 70 % de la population, mais demeure la catégorie la plus vulnérable. Laurent Javic, un autre manifestant, a évoqué les répercussions sociales de ce chômage endémique : « Beaucoup d’entre nous ont des enfants et des responsabilités. Que devons-nous faire ? Quels sont les rapports faits au président ? Le chômage au Gabon ne concerne pas seulement les 18 à 24 ans. Les vrais chômeurs ont entre 26 et 40 ans ».
Ce cri d’alarme illustre une précarité qui s’aggrave, notamment en cette période de fêtes où les frustrations risquent de dégénérer. La coalition appelle à des mesures d’urgence, incluant un élargissement des critères de recrutement et une meilleure transparence dans la gestion des postes budgétaires. Les manifestants ont également souligné l’importance d’une gouvernance inclusive pour éviter une fracture sociale : « Si personne ne se lève pour nous, nous-mêmes nous prendrons nos responsabilités. Le Gabon appartient à tous », a martelé Axel Junior.