D’abord porté disparu, c’est finalement dans les geôles de la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire, encore appelé B2, que le seul témoins qui a assisté à l’incident ayant conduit au décès de Lionel Rokewa dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 décembre, après semble-t-il une rafle des forces de l’ordre lors du contrôle du respect du couvre-feu en vigueur depuis le coup d’Etat du 30 août.
Dans quelle circonstance Lionel Rekowa est décédé ? Si le procureur de la République près du tribunal de Port-Gentil a annoncé l’ouverture d’une enquête, en attendant ses conclusions, le récit glaçant de Steeve Nguema accable les forces de l’ordre.
Ce dernier accuse les forces de l’ordre comme étant les responsables du décès de Lionel Rekowa et de l’avoir intimidé de cacher la vérité, dans un entretien accordé à Ogooué Maritime Info dans les locaux du renseignement militaire, où il est gardé à vue pour nécessité d’enquête.
« Vous allez tous tomber », a-t-il lancé aux agents du B2 qui l’auraient intimidé qu’il ne gagnerait pas devant le procureur. Ajoutant qu’il ne pouvait pas se taire malgré les pressions exercées sur sa personne depuis qu’il est détenu au B2 : « J’ai assisté à la mort de quelqu’un », a-t-il relaté.
Le décès du jeune Lionel Rekowa, intervient dans la foulée de l’annonce le 17 décembre dernier par le ministère de la Défense des conclusions de l’enquête ayant abouti à l’arrestation des présumés coupables de la mort de Karl intervenue lors d’une bavure militaire, il y a deux mois.
Depuis la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba, les violations des droits de l’homme, même s’il s’agit de cas isolés se multiplient, à l’exemple de la garde à vue des journalistes de Gabon média time, de syndicalistes de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon, emprisonnés pour syndicalisme puis libérés le crâne rasé quelques jours plus tard après leur interpellation, ou encore le décès de Karl pour avoir violé le couvre-feu.
Les autorités de la transition empilent les dossiers, seulement en moins de quatre mois à la tête du pays. A cette allure, les prochains rapports des ONGs et des organismes internationaux sur les droits de l’homme pourraient jouer en défaveur du régime d’exemption de Brice Clotaire Oligui Nguema, pour justifier son « coup de liberté ». alors qu’il est en quête de légitimité internationale depuis la chute d’Ali Bongo le 30 août dernier.