Ce dimanche 17 novembre, aux environs de 22h, le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, a proclamé les résultats officiels du référendum constitutionnel tenu ce samedi 16 novembre. Le « OUI » l’emporte massivement avec 91,80 % des suffrages exprimés, selon les chiffres préliminaires.
Réactions diverses après la publication
Quelques heures après l’annonce des résultats préliminaires, le président de la transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, candidat probable à la présidentielle post-transition (sauf surprise), a salué ce résultat comme une victoire historique pour le peuple gabonais :
« Le peuple gabonais a largement adopté la nouvelle Constitution lors du référendum. Une étape décisive vers le Gabon nouveau, fondée sur la démocratie, l’unité et la justice. »
Cependant, cette célébration est loin de faire l’unanimité. Les critiques se multiplient, notamment de la part des opposants à ce projet. Jean Valentin Leyama , secrétaire exécutif de Réappropriation du Gabon, de son Indépendance, pour sa Reconstruction (REAGIR) et fervent défenseur du « Non », s’est montré particulièrement virulent :
« Nous n’avions plus de Gouvernement. Nous n’avions plus d’Institutions. Nous n’avions plus d’Administration. Nous n’avions plus qu’un tentaculaire Comité de Campagne du OUI. Comme il se prépare à se reconstituer bientôt en Comité de campagne pour la très proche présidentielle. En cela et d’autres, le régime de la Transition excelle dans la restauration des méthodes tant décriées du Pouvoir déchu. »
De son côté, Anges Kevin Nzigou , secrétaire exécutif du Parti pour le Changement , a également exprimé sa désillusion :
« Rappelons-nous : le 30 août 2023, le peuple avait applaudi le coup d’État, espérant un rejet clair et définitif du PDG et de ses pratiques. Mais un plus tard, l’omniprésence persistante de cette partie laisse un goût amer. Pourtant, en y regardant de plus près, le vainqueur de cette véritable élection est sans conteste l’abstention, dont le niveau record est profondément symbolique du malaise qui habite le peuple gabonais. »
L’abstention, un signal fort
Malgré le triomphe affiché du « Oui », une donnée essentielle s’impose dans les débats : l’ampleur de l’abstention . Avec un taux de participation de 53,54 % , plus de la moitié des inscrits ne se sont pas rendus aux urnes. Ce constat traduit un désintérêt marqué de nombreux Gabonais pour ce référendum, témoignant d’un climat de scepticisme et de méfiance vis-à-vis des promesses de la transition.
Une route semée d’embûches
Ce référendum, bien qu’historique, révèle une fracture importante entre les autorités de transition et une partie significative de la population. Alors que le pays s’engage dans une refonte de ses institutions, la voie vers le « Gabon nouveau » annoncée par le Général Oligui Nguema semble semée d’embûches.
Les prochaines étapes, notamment les préparatifs des élections générales, dont la présidentielle à venir , seront déterminantes pour redéfinir la trajectoire politique d’un Gabon en quête de stabilité et de renouveau, depuis la fin du régime des Bongo.