« Dans le cadre de la préparation de la campagne référendaire et pour la tenue des élections y relatives, je vous transmets le budget prévisionnel permettant à notre entreprise d’apporter une franche participation à cet événement national. », peut-on lire.
Le budget prévisionnel se décline comme suit :
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Frais de représentation : 10 000 000 FCFA
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Hébergement : 5 000 000 FCFA
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Casquettes : 2 500 000 FCFA
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Restauration : 7 000 000 FCFA
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T-shirts : 5 000 000 FCFA
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Logistique : 2 000 000 FCFA
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Organisation de causeries : 2 000 000 FCFA
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Boissons : 3 500 000 FCFA
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Location de bus : 2 100 000 FCFA
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Divers et imprévus : 4 000 000 FCFA
Cette ventilation suscite de nombreuses interrogations, notamment sur la légitimité pour une entreprise publique de financer un processus référendaire, ce qui n’est pas inscrit dans ses missions.
Cette affaire rappelle les heures sombres de l’opération anticorruption Scorpion, où Gabon Oil Company, savait été citée pour avoir financé, à hauteur de centaines de millions de francs CFA, la fondation Sylvia Bongo Ondimba.
Le financement controversé de la campagne référendaire relance les soupçons sur la gestion des fonds publics et soulève des questions essentielles :
Cet argent a-t-il profité aux partisans du « OUI », dirigés par le Premier ministre Raymond Ndong Sima ? De telles dépenses relèvent-elles des engagements sociétaux de Gabon’Oil ?
Alors que le coup d’État du 30 août, ayant mis fin au régime d’Ali Bongo Ondimba, promettait une rupture avec la mauvaise gouvernance, cette affaire révèle des pratiques qui semblent perdurer.
La question dépasse Gabon’Oil : d’autres entreprises publiques ont-elles également participé au financement de la campagne du « OUI » ? Si oui, ces financements respectent-ils les normes de gouvernance et de transparence attendues dans une période de transition politique ?
Cette affaire rappelle que la lutte contre la gabegie financière et la corruption demeure un défi majeur pour le Gabon post-coup d’État. Il revient désormais aux autorités compétentes d’éclaircir cette situation et de garantir que les entreprises publiques se consacrent pleinement à leurs missions principales.