Depuis sa première édition en 2006, aucun gabonais n’a jamais remporté cette compétition ou porté le maillot jaune. Cette année, c’est le français Geoffrey Soupe de l’équipe TotalEnergies, 123ème au Tour de France en 2020, 76ème au Tour d’Italie en 2012 – les deux plus grandes courses de cyclisme au monde – et 225 ème au classement mondial en 2013, qui a remporté le classement final de la course de la Tropicale Amissa Bongo au classement général. Et pour la première fois, un coureur Gabonais a fini 2e au classement général du maillot de combativité cette année.
Interrogé par nos confrères de Gabonreview sur le coût de cette compétition, le français Benjamin Burlot, Coordonnateur général de la Tropicale Amissa Bongo, devenu spécialiste des évènements sportifs en Afrique a botté en touche : “Tout ça est très transparent comme le recommande l’Union cycliste internationale. Il y a 100 millions de franc CFA repartis entre les différentes victoires des coureurs des équipes professionnelles et nationales africaines. Cela est valable pour le maillot jaune, pour les autres maillots récompensés au cours de la course, pour les victoires d’étapes. C’est donc un ensemble des prix qui rassemble une enveloppe globale de 100 millions de franc CFA” et d’ajouter qu’il faut “Retenir simplement que c’est un évènement qui coute cher parce qu’on a la logistique et les standards d’organisation des plus grandes courses. On accueille les équipes, on les invite jusqu’ici pour choisir notre plateau sportif. Mais c’est un beau cadeau que le Gabon fait au monde et notamment aux cyclistes africains.”
Cependant, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer la Tropicale Amissa Bongo, à l’exemple de l’ancien conseiller du président de la République Ali Bongo Ondimba, passé dans l’opposition : “Je continue de penser que la tropicale Amissa Bongo est une perte de temps et une débauche de moyens. Une course qui n’aboutira à rien de grand. Il n’y a aucun championnat national qui puisse justifier la tenue de cette course. Il faut mettre fin à cette honte.” avant d’ajouter : “Faites nous alors la comptabilité de rentabilité de ce tourisme sportif. Moi je vous dirais ce que le contribuable gabonais dépense depuis plus de 10 ans sans jamais produire un champion, ni même un vainqueur d’étape. Sans équipements pour nos coureurs, sans championnat national”.
Je continue de penser que la tropicale Amissa Bongo est une perte de temps et une débauche de moyens. Une course qui n'aboutira à rien de grand. Il n'y a aucun championnat national qui puisse justifier la tenue de cette course. Il faut mettre fin à cette honte.
— Dioumy Moubassango (@JeunesV) January 27, 2023
A qui profite donc la Tropicale Amissa Bongo ? Selon une source, l’organisation de cette course profiterait à de petites mains. Certains parmi les promoteurs de la Tropicale Amissa Bongo toucheraient des commissions à chaque organisation de la course, entre l’adjudication des marchés sans appel d’offres aux entreprises retenues pour boucher les nids de poules des tronçons sélectionnés pour la compétition, au groupe Canal + et à TV5 monde, les seuls médias internationaux qui couvrent la compétition en retour de généreux contrats avec l’État.