Selon plusieurs témoignages recueillis par notre rédaction, plusieurs enfants de chœur ont été victimes de pédophilie de la part des responsables de la Mission de Libreville de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X durant les années 90 jusqu’en 2008, les abbés Patrick Groche et Damian Carlile. Le premier cité a par ailleurs avoué ses crimes en 2020 dans une note interne à ses supérieurs.
En septembre 2022, nos confrères de Jeune Afrique avaient révélé témoignage vidéo à l’appui les violences sexuelles subies par un compatriote, nommé Claude Effa vivant désormais en France, qui affirmait avoir été violé plusieurs fois lorsqu’il était enfant de chœur à la Mission Saint-Pie X de Libreville, puis durant ses études en France, par l’abbé Patrick Groche, sans que cela ne fasse réagir le gouvernement ou le Procureur de la République. La Mission Saint-Pie X de Libreville était-elle au-dessus de la loi au Gabon ? Son épouse, Laetitia Effa qui se bat en France pour que Justice soit rendue, nous avait déjà contacté un an avant les révélations de Jeune Afrique, face au mutisme du procureur de la République près de Libreville, à qui son époux avait transmis un courrier dénonçant ces abus sexuels.
Si on peut parler de prescription pour justifier l’inaction de la Justice, rien ne justifie cependant le mutisme du gouvernement qui aurait dû exiger des explications aux autorités de la Mission Saint-Pie X de Libreville en mettant en place une commission indépendante sur les abus sexuels commis dans cette mission comme c’est le cas en France afin de dédommager les victimes.
Un ancien enfant de chœur de la Fraternité Saint-Pie X de Libreville aujourd’hui adulte et père de famille que nous nommons x a témoigné auprès de notre rédaction : “L’orque nous avons suivi le témoignage de Claude avec qui j’ai servi à Saint-Pie X et observé le silence des autorités gabonaises avec mon épouse nous avons décidé de commun accord de ne pas révéler les abus sexuels dont j’ai été victime de la part du même supérieur, l’abbé Patrick Groche. Si l’État ne réagit pas ça ne sert à rien que je m’exprime, pour protéger ma famille”, a-t-il déclaré.
Un ancien adhérent de la Fraternité Saint-Pie X a récemment exhorté la Mission à commencer à collecter des fonds pour les victimes d’abus sexuels de Libreville suite à une lettre en réponse à un appel du Père Michel de Sivry, chef du district Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), pour collecter des fonds pour la mission du Gabon : “En octobre, vous avez organisé une collecte spéciale pour les sœurs de votre Société du Gabon. Il s’avère que j’aurais volontiers fait un don pour le Gabon, mais plus spécifiquement pour les victimes d’abus sexuels par vos confrères dans ce pays.” avant d’ajouter : “Dans le cas présent, pour me répéter, je souhaite faire un don à vos œuvres au Gabon, mais vers l’aide aux victimes de vos frères prêtres, qu’il s’agisse de garçons violés par vos collègues de Libreville ou de jeunes filles de la mission mises enceintes”, affirme-t-il.
En attendant face au mutisme des autorités gabonaises et de la protection des prêtes pédophiles par la Fraternité Saint-Pie X, les victimes de la Mission de Libreville s’en remettent à la justice divine.