Abus d’autorité, descente inopportune sur le terrain, soupçon de favoritisme, ne sont pas des termes assez forts pour décrire les méthodes jugées cavalières vis-à-vis des usagers, du directeur général de l’Agence Nationale de l’Urbanisme, des Travaux Topographiques et du Cadastre (ANUTTC), Dexter Meye M’Obiang, dans le conflit qui oppose Itsana Pacôme Marie Thierry à des sujets libanais au sujet de la parcelle sur le titre foncier YQ numéro 18635 au lieu-dit Agondje stade.
Les nombreux procès-verbaux de constat établis par l’huissier de justice du compatriote Itsana Pacôme, dont nous avons eu accès démontrent les méthodes peu orthodoxes dont fait preuve le directeur général de l’ANUTTC dans la gestion de conflit.
Selon les témoignages d’Itsana Pacôme dans un courrier adressé au directeur général de l’ANUTTC pour se plaindre de ses agissements : “deux sujets libanais se sont accordés la liberté de défoncer mon portail au motif qu’ils exécutent des ordres et que l’ANUTTC est au courant de la démarche, dans tous les cas, le directeur général (Ndlr : Dexter Meye M’Obiang) viendra lui-même nous chasser. Les dires de mes agresseurs semblent être confirmés par le fait que le 07/02/2023 vos équipes soient venues sur le terrain en inscrivant arrêt des travaux sur le portail et ma barrière sans convocation aucune et que par suite vous soyez personnellement déplacés hier 09/02/2023 pour faire une interpellation abusive au mépris de toutes les dispositions légales.”, dénonce-t-il.
Une descente du directeur général de l’ANUTTC qui se terminera dans un poste de police : “Comme l’atteste notre discussion au commissariat de Nkembo, je continu de m’interroger sur votre rôle à travers votre implication personnelle et physique dans ce qui semble être une opération de dépossession pure et simple d’un compatriote gabonais d’un bien au profit des sujets libanais”, se demande Itsana Pacôme.
Le directeur général de l’ANUTTC ignore-t-il que le terrain querellé relève du domaine de la Direction générale du Patrimoine de l’État qui est compétente dans cette affaire dans l’attribution de cette parcelle ? En effet, au terme de l’article 2 du décret du 02 juillet 2020 portant création, attribution et organisation de la Direction générale du Patrimoine de l’État : la Direction du Patrimoine est notamment chargée : “De procéder aux acquisitions et aux cessions des propriétés immobilières”.
Le ministre de l’Habitat Olivier Abel Nang Ekomiye qui connait bien l’ANUTTC pour avoir été directeur général ignore-t-il les pratiques de son successeur ? Car à défaut de ne pas agir, en sa qualité de première autorité du ministère de l’Habitat, son silence pourrait s’assimiler à donner son blanc-sein à ses collaborateurs dans de telles pratiques qui n’honorent pas le gouvernement d’Alain-Claude Bilie-By-Nze.
Et sauf à s’y méprendre, il semble que les actions conduites par le directeur général de l’ANUTTC opposant le compatriote Itsana Pacôme à des promoteurs immobiliers libanais s’apparentent à une entrave à la politique sociale d’accès des gabonais à la propriété foncière prônée par le chef de l’État Ali Bongo Ondimba.