Les greffiers, pourtant acteurs essentiels du système judiciaire, se retrouvent dans une situation inconfortable. Selon l’article 19 de la loi n°20/93, chaque greffier a droit à une toge pour exercer ses fonctions. Cependant, depuis plus d’un an, la dotation en toges fait cruellement défaut. Le président du SYNAGREF, Me Ndong Christ Ghislain, a exprimé son exaspération en soulignant qu’à la Cour d’appel de Port-Gentil, les greffiers n’ont qu’une seule toge, héritée d’un magistrat décédé. Dans d’autres juridictions, la situation est similaire, avec des greffiers devant se partager un ensemble unique pour tenir des audiences. « Comment rendre justice sans toge ? » a déclaré le président du SYNAGREF, pointant une incohérence flagrante dans l’administration de la justice.
Il a ajouté : « Moi qui suis de la promotion de 2012, il ne me reste plus que deux boutons sur ma toge. » Puis il a ironisé sur le fait que les militaires, contrairement aux greffiers, bénéficient de plusieurs tenues : « Pourquoi, par exemple, les militaires ont droit à trois ou quatre tenues, mais nous, les greffiers, nous manquons de toge ? »
Malgré plusieurs alertes et demandes répétées, le ministère de la Justice, bien que conscient de cette problématique, n’a pas pris de mesures concrètes pour y remédier. Le ministère du Budget, de son côté, reste silencieux.
Les greffiers menacent désormais de rentrer en grève si leurs revendications ne sont pas prises en compte par le gouvernement, avec le risque de paralyser l’administration judiciaire.