Des révélations alarmantes
Pas moins de 33 tonnes de queue de buffle avariées et d’autres matières premières impropres à la consommation, telles que celles entrant dans la composition de boissons gazeuses comme le Coca-Cola, ont été découvertes dans les entrepôts de Foberd-Gabon.
Un constat d’échec de l’Agasa ?
La création de l’Agasa en 2011 avait pour objectif de protéger les populations gabonaises en assurant la prévention, la détection et la gestion des risques sanitaires et phytosanitaires. Pourtant, l’affaire Foberd met en lumière un échec manifeste dans l’exécution de ce mandat. Comment une entreprise a-t-elle pu opérer de telles pratiques au nez et à la barbe d’une agence spécialisée ?
Un manque de moyens, une insuffisance dans les contrôles réguliers ou, pire encore, un laxisme institutionnalisé hérité de l’ancien régime d’Ali Bongo ? Une chose est certaine, il paraît improbable que les entreprises de Foberd aient pu contourner les réglementations pendant des années sans la complicité de hauts fonctionnaires comme parapluie. Sinon, comment l’Agasa parvenait-elle à délivrer chaque année à Foberd-Gabon et Sofavin un agrément attestant qu’ils répondaient aux conditions sanitaires en matière d’infrastructure, d’équipement et d’hygiène, telles que fixées par la réglementation. en vigueur, sans se rendre compte de la supercherie ? Comment les agents de la police de l’Agasa, disposant en plus d’un laboratoire d’analyses microbiologiques et physico-chimiques, faisaient-ils pour ne pas se rendre compte des produits avariés et autres matières premières impropres à la consommation à chacune de leur descente dans les entrepôts de Foberd-Gabon et Sofavin ?
L’Agasa a failli à sa mission, et c’est une excuse trop facile de tout remettre sur le dos de l’ancien régime pour justifier ce scandale sanitaire qui, même en l’absence de données statistiques, a sûrement coûté la vie, sans le savoir, à des compatriotes.
Et maintenant ?
Faut-il seulement se contenter de sanctionner Foberd-Gabon et Sofavin ? La responsabilité administrative, voire pénale, de l’Agasa est également engagée dans ce scandale. Il faut non seulement sanctionner les fonctionnaires complices, mais également prendre des mesures concrètes de la part du gouvernement pour renforcer le contrôle de la sécurité alimentaire.