Quelques jours après avoir été sollicités par les deux médias gabonais, Maîtres Marc et Julien Bensimhon ont réitéré avec assurance leur thèse d’une machination orchestrée à l’encontre de leur client. “Nous avons déposé cette requête mon fils Maître Julien Bensimhon et moi-même devant la commission de la CADHP en ayant toutes les preuves matérielles de ce que nous dénonçons”, a déclaré d’emblée Maître Marc Bensimhon.
Concernant la nature des éléments probants en leur possession, l’avocat a précisé : “nous avons plus de 65 pièces dont une vingtaine de constats d’huissiers sur place, qui ont constaté ce que nous dénonçons, sinon nous ne l’aurions pas fait. Nous sommes un cabinet qui ne dépose de requête que si nous avons les éléments de preuves de violations flagrantes des droits de l’homme qui ont été commises.”
Ces déclarations, qui ne manqueront pas de susciter de vives réactions au sein de l’opinion publique, placent une fois de plus la justice gabonaise face à ses responsabilités. Au regard des éléments avancés par les avocats français d’Hervé Patrick Opiangah, il incombe désormais aux magistrats d’examiner cette affaire en toute impartialité, sous peine de voir l’image de l’institution judiciaire durablement ternie au-delà des frontières nationales.
Cette affaire met également en lumière les défis persistants auxquels le pays est confronté, semblant prisonnière de pratiques révolues que le régime militaire avait pourtant promis d’éradiquer lors de sa prise de pouvoir. Au-delà de la crédibilité de la justice, l’affaire Hervé Patrick Opiangah révèle une potentielle incapacité du régime actuel à traduire concrètement ses discours sur l’unité et la cohésion sociale. En effet, comme l’ont souligné ses avocats, si Hervé Patrick Opiangah a choisi de porter son dossier devant les instances internationales, c’est en raison d’un manque de confiance dans la capacité des institutions et de la justice de son propre pays à rendre une décision équitable.