Cette audience très attendue a mis en lumière non seulement les profondes divisions qui minent le parti, mais aussi les stratégies de défense distinctes des deux co-accusés, dont les chemins semblent désormais diverger suite à la démission récente d’Essono Ondo.
Représenté par son avocat fraîchement constitué, Persis Lionel Essono Ondo qui a lancé sa propre formation politique, « Destinée Républicaine », a obtenu un renvoi de l’affaire. Le tribunal a accédé à la demande de la défense qui souhaitait disposer de plus de temps pour s’imprégner du dossier et préparer les arguments pour défendre les intérêts de son client. Le procès le concernant reprendra donc le 22 mai 2025.
La situation de François Ndong Obiang s’est avérée plus complexe. Par la voix de ses deux avocats, il a soulevé une exception d’immunité parlementaire. En sa qualité de député de la Transition, Ndong Obiang estime bénéficier d’une protection juridique le mettant à l’abri, pour l’heure, de poursuites pénales.
Cette ligne de défense a immédiatement suscité la réaction de la partie plaignante. L’avocat de la branche “légitimiste” de REAGIR a fermement requis la levée de cette immunité, soulignant la “gravité des faits” reprochés. Une position qui a reçu l’appui du Ministère Public, représenté par le Parquet.
Face à cette question préjudicielle cruciale, le Tribunal a choisi de suspendre l’examen du fond de l’affaire concernant Ndong Obiang. Il a mis sa décision en délibéré et se prononcera sur la validité et la portée de l’immunité parlementaire invoquée le 8 mai 2025.
Cette décision conditionnera la suite de la procédure pour le député de la Transition. L’issue de cette affaire, au-delà des personnalités impliquées, est suivie avec attention tant elle touche aux dynamiques internes d’un parti politique dans le contexte particulier de la Transition et soulève la question de l’application de l’immunité parlementaire.