Dans une déclaration récente, Albert Ondo Ossa a estimé que, dans un contexte de transition normale, l’organisation d’un référendum aurait dû être le fruit d’une concertation entre deux forces majeures : le président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, détenant « le pouvoir d’État par la force militaire », et lui-même, en sa qualité de leader bénéficiant d’une « légitimité populaire ». Selon lui, une telle collaboration aurait permis d’élaborer « des textes impersonnels » réellement au service du pays.
« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », a-t-il martelé, qualifiant les résultats annoncés par le ministre de l’Intérieur de « scandaleux ». Pour lui, le score écrasant du « OUI » témoigne davantage de pratiques opaques qu’une véritable adhésion populaire.
L’ancien candidat à la présidentielle fustige également le mode de scrutin, les taux d’abstention, ainsi que la méthode qu’il attribue « au PDG-CTRI » et à ses alliés. Selon lui, ces résultats sont le fruit d’une pression exercée sur les participants, des arrangements entre « copains et coquins », et des achats de conscience visant à orienter les décisions, notamment lors du dialogue national inclusif d’Agondjé.
Des critiques sur le fond et la forme
Pour Albert Ondo Ossa, le problème va au-delà du contenu des textes soumis au référendum. « Ce n’est pas une affaire de texte », c’est surtout avant une approche relevant de « l’esprit du texte », a-t-il déclaré. Interrogeant la possibilité de « légitimer ce qui est illégitime » ou de « légaliser ce qui est inégal », il conclut que le texte adopté est fondamentalement « mauvais ».
Appelant à une remise en question totale de la transition, il exhorte le général Oligui Nguema à « démissionner et remettre le pouvoir aux civils ». Selon lui, un militaire putschiste reste dans l’illégalité, et toutes les actions entreprises par le CTRI et son chef sont « nulles et non avenues » à ses yeux.
Une position de principe
Albert Ondo Ossa affirme ne pas avoir encouragé les Gabonais à voter « NON », car, en tant que républicain, il refuse de participer à des processus issus d’un coup d’État. « Je condamne un coup d’État, je ne peux pas aller pour ou contre les actions du coup d’État », a-t-il souligné.
Alors que la transition poursuit son chemin, ces déclarations témoignent des divisions persistantes au sein de la classe politique gabonaise. Si le référendum était censé marquer une étape vers une refondation institutionnelle, il semble également raviver les tensions sur la légitimité et la méthode employées.