Un départ précipité sous la menace
Revenant sur les raisons de son exil, Alfred Nguia Banda a expliqué avoir fui le Gabon après une « réunion stratégique » au quartier général de Jean Ping en 2016, au lendemain de l’élection présidentielle contestée. Il a relaté comment il aurait été pris en embuscade par des agents de la Direction générale des recherches (DGR) à son domicile, avant de s’échapper en escaladant un mur de plus de deux mètres et de se cacher dans une bananeraie.
Dénonçant une « tentative d’assassinat » et de multiples violations de ses droits, il affirme que les agents de la DGR ont pillé sa maison, emportant 11 millions de FCFA, 5000 euros, un véhicule, ainsi que divers biens personnels. Son entourage, y compris son neveu, son maître d’hôtel et son gardien, aurait subi des actes de torture.
Dans son récit, il a pointé du doigt la responsabilité des membres du Haut-Ogooué dans l’emprise qu’ils auraient exercée sur Ali Bongo Ondimba, allant jusqu’à déclarer que « l’Altogovéen est un loup pour l’Altogovéen ».
Exil en France et retour au Gabon
Exilé à Paris pendant neuf ans sous le statut de réfugié politique, Alfred Nguia Banda dit avoir bénéficié d’une vie confortable grâce à l’assistance des autorités françaises. Ses enfants auraient poursuivi leur scolarité dans de bonnes conditions. Toutefois, il affirme qu’il a toujours gardé en tête un retour au pays natal.
Sa décision de rentrer au Gabon a été motivée par l’« appel patriotique » lancé par Brice Clotaire Oligui Nguema aux membres de la diaspora. Pour lui, la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba le 30 août 2023 est une « libération » et marque la fin d’une époque de « dictature stalinienne ».
Soutien à Oligui Nguema et plaidoyer pour sa candidature
Désormais réinstallé au Gabon, Alfred Nguia Banda affirme vouloir contribuer à la reconstruction du pays aux côtés des nouvelles autorités. Il a exprimé son soutien au chef de l’État et l’a encouragé à briguer la présidence lors du scrutin du 12 avril 2025. Selon lui, « le temps du Goulag est derrière nous » et le Gabon doit se tourner vers un avenir plus inclusif, en évoluant vers un véritable « État-nation ».
Il a appelé à un changement de mentalité, insistant sur la nécessité de mettre fin aux clivages ethniques et aux pratiques qui freinent le développement du pays. « Le Gabon a besoin de tous ses fils », a-t-il conclu, invitant à une refonte des comportements et à une participation collective à la construction d’un avenir commun.