Dans une note interne, adressée au directeur général de la Société d’énergie et d’eau du Gabon, Joël Lehman Sandoungout, nommé lors du premier conseil des ministres dirigé par le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, et dont nous avons eu lecture, le groupe Agrekko, fournisseur mondial d’énergie mobile et modulaire, d’équipements de contrôle de température et de services énergétiques, dont le siège social est à Glasgow, annonce la suspension progressive de sa prestation en fourniture en électricité du Grand Libreville.
Malgré 200 Milliards par an de chiffre d’affaires, environ 15 Milliards par jour, la SEEG ne parvient pas à régler son prestataire technique, Agrekko, qui fournit entre 90 et 105 MW d’électricité au Gabon, plongeant cette dernière “dans une situation financière (…) jour après jour de plus en plus inextricable”, fait savoir Franck Reinle, le représentant pays pour le compte de l’entreprise Agrekko, dans son courrier.
La dette de la SEEG auprès de son prestataire Agrekko a été “multipliée par 2,3 passant de 9 millions d’euros début octobre 2023 à 20,9 millions d’euros à ce jour”, en attendant un hypothétique financement de la Bgfi Bank dont les discussions sont en cours.
Après 11 mois de production, la réalité technique des équipements et la hausse exponentielle des impayés de la SEEG, Agrekko a procédé depuis le mercredi 7 août, à la suspension d’une partie de ses prestations, par “un premier batch des machines”, afin d’éviter des dommages sur des organes des moteurs, et conduisant ainsi à une baisse de 25 MW de fourniture en électricité.
A l’origine de cette situation, une dette résultant des détournements de nombreux projets payés mais non effectués, des salaires et des primes extrêmement élevés ( le DG/ DAF m/ lDT ) qui ne sont pas à moins de 15-20 Millions FCFA/mois, et une masse salariale doublée en 5 ans, représentant quasiment 50 Milliards de FCFA/an.
Pour Agrekko, clairement, il s’agit d’une légèreté de la part du directoire actuel qui s’obstine a prendre des décisions qui conduisent à la faillite.
Le budget 2024 de la SEEG prévoit un déficit de +30 Milliards sans aucun règlement de dette des PME ni plan d’investissement à part une récente réfection des bureaux du siège SEEG par l’homme d’affaires libanais, propriétaire de Home Vidéo, Hassan Fakih.
Ce dernier sans appel d’offre, avait déjà procédé à la réception des bureaux de l’administration de la SEEG à l’époque de la young team, avant de réapparaître à nouveau pour une réfection des bureaux, alors que ce n’est clairement pas une priorité au regard de l’état vétusté des infrastructures. A l’exemple des problèmes liés à la fourniture en eau potable dans l’intérieur du Pays.
Alors que le Grand Libreville qui est déjà déficitaire en électricité avec des délestage d’environ 10% de la production, entraînant des rotations de plusieurs heures par quartier, l’annonce d’Agrekko, faute d’un règlement rapide, pourrait plonger la capitale et ses environs dans l’obscurité.