Parmi les premiers gardiens du temple, il y a le ministre des Comptes publics, Charles M’ba avec qui la relation avec le président de la Transition bien que discrète est fusionnelle. C’est au nouvel homme fort du pays que Charles M’ba doit son retour au bercail, à la suite des négociations menées discrètement par Oligui Nguema pendant presque deux ans avec des figures de la diaspora opposées au régime d’Ali Bongo, pour les convaincre de rentrer au Gabon et d’intégrer le gouvernement. Il aurait pu être premier ministre de la Transition, mais Oligui Nguema a préféré le nommer ministre des Comptes publics. Homme d’expérience et de réseaux il a la lourde mission de veiller à la bonne tenue des livrets de l’Etat.
Dans cette mission, il est épaulé par Aurélien Marce Mintsa Mi Nguema, le demi-frère fang d’Oligui Nguema, nommé directeur générale du budget et des finances Publiques. Charles M’ba peut d’autant plus compter sur ce dernier, qu’il l’avait pris sous son aile en France lorsqu’il poursuivait ses études, après un bref passage à la Cours des comptes de Libreville comme magistrat.
En privé comme en public, le président ne se prive pas d’éloge à l’égard de son tout jeune ministre de l’Economie et des Participation, Mays Mouissi. Lors de son séjour républicain dans la Ngounié, Oligui Nguema n’avait pas ménagé ses mots pour adouber son ministre. « C’est un génie… », avait-t-il alors laissé s’échapper lors de l’un de ses discours. Le ministre préféré du président de la Transition a pour rôle crucial de renflouer les caisses de l’Etat. Depuis, en moins de quatre mois, les recettes des douanes et des impôts ont doublées. Pour les recettes douanières, 35,107 milliards de francs ont été collectés en septembre, 44,85 milliards en octobre et 41,65 milliards en novembre dernier. À chaque fois, le taux de réalisation atteignait les 120%. Tandis que les recettes fiscales ont enregistré un taux de réalisation de 184%, avec 94,2 milliards en septembre, 64 milliards en octobre et 126 milliards en novembre. Selon le rapport mensuel que le nouveau locataire de l’immeuble Bercy ne se garde surtout pas de publier sur les réseaux sociaux où il est très suivi.
Depuis le 20 octobre dernier, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi est désormais le directeur général de la dette, même s’il n’est pas un proche du président de la Transition, c’est un technocrate rompu à la tâche, chassé de la fonction publique par le régime d’Ali Bongo à cause de son appartenance à l’opposition. Face à la situation alambique de la dette de l’Etat hérité du régime déchu et à la pression des bailleurs de fonds, il a été rappelé à la fonction publique. Au côté du ministre de l’Economie et des Participations, il a la responsabilité de redorer la confiance de l’Etat auprès des partenaires nationaux et internationaux. Depuis l’État est parvenu à apurer 85 milliards de sa dette intérieure et 381,39 milliards de sa dette extérieure.
Missions réussies. Pour le moment ? Ce quadriumvirat parviendra-t-il à changer définitivement les mauvaises pratiques ancrées dans une administration où le détournement des deniers public est devenu un sport national ?