Dans ce dossier aux relents politiques, le procureur général Eddy Minang joue un rôle déterminant. D’un côté, des magistrats controversés tels que Bruno Obiang Mve et la doyenne des juges d’instruction Bouenetse Flore Nathalie, dont les décisions ont plongé l’institution dans la tourmente. De l’autre, le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag), qui s’oppose fermement aux dérives et plaide pour une justice indépendante. Dans cette lutte de principes et d’intérêts, Eddy Minang saura-t-il faire prévaloir l’impartialité du droit, ou cédera-t-il aux pressions externes ?
Plus qu’un simple contentieux juridique, ce dossier révèle les tensions politiques sous-jacentes. Aucune infraction avérée, pas de victime identifiée, ni de preuve tangible : pourtant, l’affaire persiste. Pourquoi ? L’explication pourrait se trouver dans les prises de position politiques de l’accusé. Hervé Patrick Opiangah a ouvertement appelé à voter “NON” lors du référendum, une position qui semble lui avoir attiré de puissantes inimitiés.
Alors que l’on vante l’indépendance de la justice, le silence du Président de la Transition et président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Brice Clotaire Oligui, interroge. Pourquoi ne pas rappeler les principes d’impartialité et d’objectivité qu’il a lui-même défendus ? L’absence de réaction officielle est perçue comme un signal trouble : est-ce une stratégie d’attentisme ou une forme de caution tacite ? Comme le dit l’adage : “qui ne dit mot consent”.
Le sort de cette affaire repose sur la capacité du procureur général à résister aux pressions et à faire triompher la justice. Son choix est déterminant : prononcer un non-lieu, acte de courage juridique et politique, ou se soumettre à une logique de réglement de comptes.
L’opinion publique observe avec attention. Au-delà du cas Opiangah, c’est toute la justice gabonaise qui joue sa crédibilité. La restauration de l’indépendance judiciaire ne pourra passer que par des actes forts. L’heure est venue de prouver que la justice gabonaise peut être un véritable rempart contre l’arbitraire.