Officiellement, les discussions porteront sur la consolidation de la paix et de la sécurité, la coopération économique, le développement durable et les réformes institutionnelles. L’accent sera particulièrement mis sur le renforcement de l’efficacité de la CEEAC en tant que moteur de l’intégration africaine. Les chefs d’État et les représentants des pays membres travailleront à préciser les axes de développement et de collaboration régionale, tout en dressant un bilan des recommandations adoptées lors du sommet précédent à Yaoundé.
L’une des préoccupations majeures de cette réunion concerne la situation économique fragile de la région. En effet, les réserves de change de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) sont en nette diminution. Alors qu’elles couvraient 2,3 mois d’importations en 2016 et avaient atteint 4,6 mois en 2023, elles sont de nouveau en déclin depuis 2024, s’approchant dangereusement du seuil critique de 3 mois. En dessous de ce niveau, la stabilité monétaire régionale pourrait être sérieusement menacée. Cette baisse des réserves s’accompagne d’un contexte défavorable des cours des matières premières et d’un ralentissement du commerce international.
Le sommet sera également l’occasion d’évaluer la mise en œuvre des recommandations formulées en décembre dernier, notamment la nécessité pour les États de maîtriser leurs déficits budgétaires en évitant de financer leurs dépenses par des déficits excessifs qui fragilisent la stabilité économique. Il est également impératif de réduire l’exposition des banques au risque souverain en limitant la vente d’obligations d’État et de bons du Trésor aux banques locales afin de préserver leur solidité financière.
Une autre priorité concerne le rapatriement des devises issues des exportations. Les exportateurs de matières premières sont appelés à rapatrier leurs devises pour contrer la rareté des liquidités étrangères dans la région. La création de fonds pour la réparation des sites miniers est également un enjeu clé, avec la mise en place d’un compte séquestre dédié à la réparation des dommages environnementaux issus de l’exploitation minière. Par ailleurs, les États doivent améliorer la transparence budgétaire en fournissant des statistiques budgétaires officielles et fiables pour faciliter l’accompagnement des partenaires internationaux.
Parmi les engagements concrets, le Ministre de l’Économie du Gabon, Mark-Alexandre Doumba, a récemment initié des travaux sur le rapatriement des Fonds de Remise en État des Sites pétroliers (RES). Lors d’une réunion tenue à la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) à Libreville le 29 janvier 2025, en présence d’un représentant de la Chambre de Commerce des États-Unis, les différentes parties prenantes ont discuté des mesures nécessaires pour la mise en œuvre de cette réforme cruciale.