Lors de cette interview, Ali Bongo a raconté une réunion au Palais avec sa famille et Brice Oligui, au cours de laquelle des accusations de détournement de fonds ont été formulées à son encontre. On lui aurait montré des comptes bancaires, supposément associés à sa famille, en Afrique du Sud et en Malaisie. “On m’a montré des comptes qui soi-disant m’appartenaient avec Sylvia. Dont un en Afrique du Sud et l’autre en Malaisie, que je n’ai jamais ouverts !”, a expliqué Bongo, affirmant qu’il n’y avait aucune vérité derrière les accusations de corruption qui lui sont reprochées. “Si on avait volé autant que ce que l’on nous reproche, les différents ministres des Finances qui se sont succédé le sauraient !”
Ali Bongo a réfuté les accusations de détournement de fonds, insistant sur le fait que son épouse, Sylvia, n’a jamais eu le pouvoir dont elle a été accusée, étant fréquemment absente durant les dernières années de son mandat.
Mais ce face-à-face au Palais n’a pas permis de résoudre la situation. Ali Bongo, visiblement agacé, a révélé qu’il avait demandé à rencontrer Brice Oligui à plusieurs reprises, sans obtenir de réponse. “Depuis, j’ai demandé cinq ou six fois à voir Brice Oligui, sans succès. Ça suffit ! S’il ne les libère pas…”, a-t-il déclaré, soulignant son désarroi face à l’isolement dans lequel il se trouve.
Les relations entre l’ex-président et le leader de la transition restent donc tendues. Brice Oligui semble catégoriquement refuser de rencontrer Ali Bongo, une position qui pourrait témoigner de sa volonté de se distancer définitivement de l’ancien régime. Cette rupture fait naître des interrogations sur les raisons qui sous-tendent ce refus, mais aussi sur les perspectives de réconciliation ou de gestion de l’après-Bongo au Gabon.