Le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag), réuni en assemblée générale extraordinaire simultanée à Libreville et dans les palais de justice à l’intérieur du pays, a exprimé son mécontentement face à l’inaction des autorités de la transition. Bien que les magistrats aient suspendu leur mouvement au début de la transition, espérant des réformes et une amélioration de leur situation, leur espoir a été déçu par l’absence de changements tangibles.
Selon Landry Abaga Essono, président du Synamag, « L’indépendance de la justice gabonaise et l’amélioration des conditions de vie et de travail des magistrats ne sont manifestement pas une priorité pour les autorités de la transition ». Les magistrats exigent la promulgation effective du statut des magistrats et la mise en œuvre des décrets d’application relatifs à leurs rémunérations et avantages. Bien que le statut ait été promulgué il y a plus d’un an, les décrets nécessaires à son application tardent toujours.
Le gouvernement, malgré un délai de grâce qui a expiré le 13 décembre 2024, n’a pas satisfait les revendications des magistrats. Face à cette situation, ces derniers ont décidé de poursuivre leur mouvement sous forme de service minimum, tout en réaffirmant leur volonté de maintenir la pression sur le gouvernement. « Nous avons été tolérants, patriotes et plus que patients, mais le mépris affiché par le gouvernement ne laisse plus de place à l’attente », a insisté Landry Abaga Essono.
Dans un appel à la négociation, le Synamag souligne l’importance du dialogue pour résoudre la crise. Toutefois, tout progrès dans la reprise normale des activités judiciaires est conditionné à la finalisation des décrets d’application relatifs au statut des magistrats. En attendant, le système judiciaire du Gabon continue de fonctionner sous un régime minimaliste, ce qui reflète la détermination des magistrats à voir leurs revendications prises en compte par les autorités.
Le Synamag a également formulé des critiques sévères à l’encontre du ministre de la Justice, qu’il juge inapte à ses fonctions. Le syndicat appelle à sa démission, soulignant qu’une révision des priorités politiques est indispensable pour sortir de l’impasse actuelle.