Une annulation politique ?
Selon Ali Akbar Onanga Y’Obegue, cette interdiction résulte directement des liens entre certains membres influents du CTRI et le directoire actuel du PDG, qu’il considère comme “illégal et autoproclamé” depuis le 7 mars 2024. Il affirme que ce directoire contesté bénéficie d’un soutien politique inavoué, en contradiction totale avec les engagements de rupture et de changement annoncés par le CTRI lors du coup d’État du 30 août 2023.
L’ancien ministre dénonce une tentative manifeste d’empêcher un débat ouvert sur la situation du PDG et de museler toute voix critique susceptible d’exposer les contradictions du régime de transition. Il souligne que son passage sur Radio Gabon avait été officiellement validé, annoncé publiquement et préparé par les journalistes, avant d’être annulé de manière arbitraire par le pouvoir en place.
Un signal alarmant pour la transition
L’interdiction faite à Ali Akbar Onanga Y’Obegue de s’exprimer sur les ondes publiques révèle, selon lui, une dérive autoritaire du CTRI. Il s’interroge sur les motivations réelles de cette censure : s’agit-il d’empêcher les Gabonais de prendre conscience des enjeux réels qui se cachent derrière le rapprochement entre le CTRI et une faction du PDG ? Ou bien d’éviter qu’une parole libre ne vienne contredire le narratif officiel du pouvoir de transition ?
D’après lui, cette situation met en lumière un paradoxe flagrant : le CTRI, qui a justifié son coup de force par la nécessité d’en finir avec la mauvaise gouvernance du PDG, semble aujourd’hui tout mettre en œuvre pour en garder le contrôle et maintenir son influence sur la transition. Ce double jeu, assure-t-il, risque de discréditer l’ensemble du processus de transition et de plonger le pays dans une impasse politique.
Un appel à la vigilance des Gabonais
Ali Akbar Onanga Y’Obegue appelle les militants du PDG ainsi que l’ensemble du peuple gabonais à se mobiliser contre cette alliance qu’il juge contre-nature entre le CTRI et le directoire contesté du PDG. Il insiste sur la nécessité de préserver l’intégrité du processus de transition et de garantir une véritable rupture avec les pratiques du passé.
Il rappelle également que la frange du PDG qu’il représente a toujours plaidé pour une position d’opposition responsable pendant la transition, estimant que le parti devait prendre du recul pour se réformer avant de prétendre à de nouvelles responsabilités. Pour lui, cette posture est la seule qui puisse permettre une refondation politique sincère.
Une transition en danger ?
L’ancien ministre met en garde contre les conséquences d’un verrouillage du débat public par le CTRI. Si le régime de transition persiste à censurer les voix critiques et à instrumentaliser les institutions à des fins politiques, il estime que l’espoir de changement porté par le coup d’État du 30 août 2023 risque de s’effondrer. Il appelle donc les Gabonais à exiger plus de transparence et de démocratie dans la gestion de la transition, afin que celle-ci ne se transforme pas en une simple redistribution du pouvoir entre les mêmes acteurs.
L’annulation de son passage à Radio Gabon, loin de l’intimider, renforce sa détermination à dénoncer ce qu’il considère comme une manipulation politique. Pour lui, cette censure est une preuve supplémentaire que la liberté d’expression et la démocratie sont encore loin d’être garanties au Gabon sous le régime de transition.