Un exemple emblématique est celui de l’actuel directeur du lycée de Nzong, étudiant préparant le certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement secondaire (CAPES) comme conseiller pédagogique.
Un autre cas notable est celui du principal du Collège d’Enseignement Secondaire (CES) de l’ENSET. Lui aussi est à l’ENS et prépare le CAPES en histoire-géographie. Ces situations mettent en lumière un paradoxe : des étudiants en formation pour devenir enseignants continuent de diriger des établissements scolaires, assumant des responsabilités administratives et budgétaires alors qu’ils sont en stage pendant deux ans.
Au primaire, les directeurs admis en stage ont été remplacés pour éviter tout conflit d’intérêts ou dysfonctionnement. Pourquoi cette même mesure n’est-elle pas appliquée au secondaire ?
Ces responsables d’établissements en formation continuent de signer des engagements budgétaires, accèdent à la gestion des notes et des bulletins à travers la plateforme XGest, et prennent des décisions cruciales pour le fonctionnement des établissements dont ils ont encore la charge. Cette double casquette pourrait engendrer des conflits d’intérêts, notamment en ce qui concerne la fiabilité des données évaluatives des élèves.
Selon certaines sources, ces étudiants-dirigeants ne seraient pas seuls. Ils feraient partie de l’état-major politique du ministère de l’Éducation nationale dirigé par Camélia Ntoutoume Leclercq. Une affiliation qui soulève des questions sur la neutralité des nominations et l’équité des procédures administratives.
La gestion de ces établissements scolaires par des étudiants met en exergue un besoin urgent de clarifier les règles en matière de cumul de fonctions et de formation. La crédibilité du système éducatif en dépend, tout comme l’intérêt des élèves et des enseignants.
Le silence persistant des autorités sur ce sujet pourrait se transformer en une crise si des mesures concrètes ne sont pas rapidement mises en place pour remédier à cette situation inhabituelle et contestée par la corporation.