A Libreville la situation semble se stabiliser peu à peu après l’intervention de l’armée, mais à Port-Gentil c’est l’anarchie. La compagnie Elf interrompt pratiquement toutes ses activités. Dans la ville économique qui compte plus de deux mille cents expatriés français, certains sont pris à partie, le consul de France sera même retenu plusieurs heures en otage par des manifestants.
La France se résolut alors envoyé le 24 mai au Gabon des renforts militaires dans le but officiel de protéger ses ressortissants français en déclenchant l’opération Requin. Au total deux mille soldats français vont participer à la sécurisation et à l’évacuation des Français et des autres expatriés européens résidant à Port-Gentil.
Elle contrôle désormais tous les points stratégiques, en particulier l’aéroport, qui a été déclaré “aéroport militaire” et est interdit au trafic civil jusqu’à nouvel ordre.
Si la France se défend uniquement d’intervenir pour protéger ses intérêts et ses ressortissants, elle va cependant discrètement aider le régime qui a détaché près de mille hommes dans la capitale économique (policiers, gendarmes, soldats des unités blindées, paras, commandos de marine, garde présidentielle) à rétablir l’ordre face à un soulèvement sans précédent.