« Monsieur le Président de la République,
Au moment où la concertation politique voulue et souhaitée par l’opposition et décidée par vous arrive à son terme, c’est pour moi une joie et un honneur d’y avoir pris part en conduisant la délégation de l’opposition, composée de 40 délégués. C’est en leur nom et au mien propre que je prends la parole.
Les questions d’une importance capitale abordées et les conclusions auxquelles nous sommes parvenues sont désormais soumises à votre sanction.
En prenant part à cette rencontre, les partis de l’opposition avaient à l’esprit d’arriver à des élections transparentes, crédibles et apaisées, où le vaincu pourrait féliciter le vainqueur. Il est pour nous important d’éviter l’indigne spectacle de 2016 et faire l’économie des vies humaines.
Monsieur le Président, faites mentir l’oracle, qui annonce l’échec et l’inutilité de nos travaux eux égards aux résultats des rencontres précédentes similaires, dont celle d’Angondje qui n’a vu qu’un 1/3 des résolutions mises en œuvre.
Il est vrai que le Décret Numéro 0010/PR/MI du 21/02/2023 portant convocation d’une concertation politique des membres des partis politiques de la majorité et de l’opposition vous engage.
Il nous paraît cependant important que vous vous impliquez personnellement afin que toutes les recommandations, résolutions et conclusions soient effectivement tenues.
Il vous revient donc de faire en sorte que ceux qui jusqu’à présent, nourrissent des doutes quant à la sincérité de cette concertation dont les effets sont très attendus se ravissent et comprennent que nous n’avons pas perdu notre temps.
En effet, les échecs antérieurs nous ont conduit à une perte de confiance qui s’est ressenti tout au long de nos discussions.
Et nous qui avons fait le choix de prendre part à ces travaux sommes considérés par une partie de l’opinion et une partie de l’opposition comme des naïfs, des vendus et des traitres.
Comme cette photo qui a circulé où mon attitude captée de manière ponctuelle par vos services de communication lors de la cérémonie d’ouverture a été alimentée par les réseaux sociaux, faisant croire à mon allégeance au parti au pouvoir ce qui n’est pas le cas.
Il n’est plus que jamais nécessaire d’établir une relation de confiance emprunt de courtoisie entre nos camps politiques.
Au cours de ces travaux, parmi les décisions prises, l’une des plus importantes est le maintien à l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, écartant une désignation par un parlement acquis à 90 % au parti au pouvoir.
Par ailleurs, le comité de suivi mis en place ne doit pas se résumer seulement à être un dérivatif pour éluder les questions difficiles pour lesquelles un consensus n’a pas été possible.
Il doit être un véritable laboratoire d’idées pour que notre pays avance réellement et apporte des solutions au quotidien des gabonais qui, vous le savez vivent dans la précarité avec l’angoisse du lendemain.
Monsieur le Président, il y a des questions qui ne tiennent pas uniquement des accords et des concertations politiques, mais relèvent des convictions, de vécu de la vision personnelle des dirigeants.
C’est pour cela, que nous demandons très humblement d’examiner ces questions non évoquées mais que posent les gabonais, sans précipitation votre statut de président du PDG et de Président de la République. Cette situation renvoie à une rencontre de football, dont l’arbitre est le capitaine d’une des équipes.
C’est également dans ce cadre que je soumet à votre haute appréciation la limitation du nombre de mandats pour les différents scrutins.
Monsieur le Président, la modernisation et le développement de notre pays passent par ces questions qui, comme l’homme dans la marche consiste à mettre à tour de rôle un pied devant l’autre.
Mesdames et Messieurs, l’histoire de notre pays s’écrit tous les jours, puisse celui d’aujourd’hui être le commencement du commencement de notre Grand GABON.”