348 individus interpellés
Au cours de cette opération nocturne, 348 individus de nationalités diverses ont été conduits à la Brigade Nord Libreville par la patrouille mixte de gendarmerie. Parmi eux, on dénombre 111 femmes et 237 hommes. Les forces de l’ordre ont également saisi des substances illicites et des armes blanches : trois personnes ont été trouvées en possession de cannabis, tandis que deux autres portaient des armes blanches.
Des violences signalées
Malgré les assurances des autorités selon lesquelles les contrevenants au couvre-feu seraient retenus sans violence ni humiliation, des dérapages graves ont été signalés. Plusieurs jeunes interpellés ont rapporté avoir subi des traitements dégradants, notamment le rasage forcé de leurs têtes avec une lame de rasoir. Ces pratiques posent un grave problème de santé publique, car une contamination croisée entre individus atteints de maladies infectieuses reste possible dans de telles conditions.
Un drame humain signalé à un barrage
Un témoignage bouleversant rapporté par le lanceur d’alerte et journaliste Stéphane Ryckman Biveghe, sur sa page Facebook Télé Mobile, a ému la population. Selon lui, une fillette serait décédée à 2 heures du matin après que ses parents ont été bloqués par un barrage militaire alors qu’ils tentaient de l’emmener en urgence au Centre hospitalier universitaire de Libreville. Les militaires, insensibles aux suppliques des parents, auraient retardé leur passage, provoquant le drame.
Indignation du COPIL Citoyen
Face à ces dérapages, le COPIL Citoyen a exprimé « sa plus vive indignation face aux récentes violences infligées aux jeunes qui ont osé braver le couvre-feu ». Dans un communiqué, l’organisation a dénoncé des « actes inacceptables, perpétrés par les forces de défense et de sécurité, qui témoignent d’une grave atteinte aux droits fondamentaux et à la dignité humaine ».
Elle a ajouté que les images et témoignages montrant des traitements dégradants, tels que le rasage forcé des crânes, constituent « une violation flagrante des droits à la liberté, à la sécurité et à la protection contre la torture ». Le COPIL a appelé à une enquête indépendante et à la fin des violences systématiques infligées aux citoyens.
Un rappel sur le couvre-feu
Il est utile de rappeler que le couvre-feu interdit toute présence dans l’espace public entre minuit et 5 heures du matin. Seules les personnes détenant une attestation dérogatoire peuvent circuler pendant cette période. Les forces de l’ordre sont mandatées pour faire respecter cette mesure gouvernementale, mais les incidents rapportés interrogent sur la manière dont ces contrôles sont exercés.
Ce samedi 14 décembre, la lutte pour le respect du couvre-feu semble avoir franchi une ligne rouge, soulevant des questions fondamentales sur l’équilibre entre sécurité publique et respect des droits humains.