Si le montant de son cachet demeure inconnu, de même que la provenance des fonds qui auraient pu financer sa prestation – qu’il s’agisse de fonds publics, d’une dépense personnelle du chef de l’État ou encore d’un riche donateur souhaitant offrir un cadeau d’anniversaire exceptionnel au président de la transition en lui mettant sur un plateau l’artiste congolais –, un élément en particulier a suscité la controverse. La présidence de la République a mis à disposition un jet privé de sa flotte spécialement affrété depuis Kinshasa pour faire venir l’artiste dans la capitale gabonaise. Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre Ferre Gola accueilli par une délégation gabonaise à sa descente d’avion à la base aérienne 01 de Libreville, située sur la plateforme de l’aéroport international Léon Mba.

Une autre séquence, également largement partagée, montre l’embarquement du chanteur à Kinshasa à bord d’un avion arborant l’estampille « République Gabonaise ».
Ces images ont rapidement enflammé la toile, suscitant une vague d’indignation parmi les internautes. Nombre d’entre eux dénoncent un usage illégal des ressources de l’État à des fins privées, n’hésitant pas à comparer cet épisode aux dérives du régime déchu d’Ali Bongo Ondimba, accusé par le passé de confondre biens publics et biens personnels.
Face à cette polémique, certains observateurs estiment qu’il aurait été préférable que l’artiste embarque depuis Kinshasa via une compagnie privée, comme Afrijet, pour rejoindre Libreville. Une telle démarche aurait permis d’éviter toute suspicion quant à l’utilisation des moyens de l’État à des fins non officielles et de dissiper les interrogations sur un possible favoritisme accordé à l’artiste.
Cette affaire pose ainsi la question de la gestion des moyens étatiques dans un contexte de transition politique où la transparence et la bonne gouvernance sont censées être au cœur des priorités. En attendant une réaction officielle des autorités gabonaises, l’opinion publique reste divisée sur le sujet, oscillant entre la reconnaissance d’un simple hommage artistique et l’indignation face à une potentielle dérive institutionnelle.