Un parcours entre Paris et Libreville
Diplômée en droit et en science politique, spécialisée en droit international et en droit des affaires, Tamara Megnier-Mbo dirige un cabinet juridique et de relations publiques à Paris. Partageant son temps entre la France et le Gabon, elle est également investie dans l’agriculture au sein du projet Agro-Woleu mené avec sa famille qui cultive du Cacao et possède une ferme. Son engagement ne s’arrête pas là : militante des droits de l’homme, elle a œuvré au sein d’Amnesty International et de l’UNICEF, et entretient des liens avec le Parti socialiste français.
Une candidature pour dénoncer les limites du système électoral
C’est dans cette dynamique que Tamara Megnier-Mbo a décidé de se porter candidate à l’élection présidentielle du 12 avril prochain. Son objectif : démontrer, par le droit, les contradictions et restrictions qu’impose la Constitution actuelle à l’accession aux mandats électoraux. Elle critique notamment les conditions d’éligibilité qu’elle juge « liberticides », en comparaison avec les systèmes démocratiques occidentaux où l’accès aux mandats est plus ouvert. Aussi, pour elle, le Gabon doit évoluer vers une démocratie plus inclusive, notamment en permettant aux membres de la diaspora d’être pleinement intégrés au processus politique.
« Pourquoi une personne comme moi, qui investit au Gabon, embauche des compatriotes à Paris et contribue au développement du pays, ne pourrait-elle pas se présenter aux élections présidentielles ? », s’interroge-t-elle.
Le rejet de sa candidature et sa réaction Le recours introduit par Tamara Megnier-Mbo faisait suite au rejet de son dossier de candidature par la Commission Nationale d’Organisation des Élections et du Référendum (CNOER). La Cour constitutionnelle, dans sa décision du 20 mars 2025, a déclaré irrecevable sa requête, estimant qu’elle n’avait pas fourni la preuve du dépôt de son dossier conformément aux dispositions du Code électoral. Tamara Megnier-Mbo conteste cette décision, affirmant avoir suivi les procédures requises et fourni les éléments de preuve nécessaires. Si elle reconnaît l’existence d’une « erreur administrative » ayant conduit à cette situation, elle retient surtout que la Cour n’a pas rejeté ses arguments sur le fond du droit.
Cette décision ne fait que renforcer sa détermination à poursuivre son combat pour une réforme du cadre électoral gabonais et le respect d’une meilleure Constitution et des Traités internationaux ratifiés par le Gabon. Elle se demande comment le Gabon ou certains Etats africains pensent pouvoir concurrencer les autres Etats du monde si déjà ces Etats ne se respectent pas par leur Constitution, par le respect du peuple et par leurs engagements internationaux ?
Selon elle, la Constitution doit être une “ Bible politique “. Le droit a souvent été canonique avec un respect avant des canons de l’Eglise, du respect de Dieu et de certaines valeurs. Nous pouvons nous inspirer de l’Occident mais ne pas reproduire ces erreurs pour éviter la perdition. Dans une Constitution et en politique nous devons ressentir l’amour du prochain et la tolérance et surtout le respect des valeurs de tout un peuple ! Et ces valeurs ne peuvent être la domination sur le peuple par toutes dérives autoritaires et liberticides. « La Cour n’a pas contesté mes moyens de droit », explique-t-elle. « Ils ont bien émis que j’avais contesté la loi, de façon brillante mais ils ont jugé sur le fond qu’effectivement, il y a eu une erreur administrative ».
Une volonté de transformation et un avenir politique à construire
Loin de se laisser décourager, Tamara Megnier-Mbo entend poursuivre son engagement politique. Elle milite notamment pour une meilleure reconnaissance du rôle économique et politique de la diaspora, un État-providence plus défini et structuré comme la création de la sécurité sociale en France qui a été faite sur les valeurs de l’amour du prochain et non de soi avec des dérives autoritaires et de corruption, un développement économique basé sur la diversification des ressources du pays. Opposée à une dépendance excessive aux institutions financières internationales, elle prône un Gabon économiquement autonome, grâce à un modèle de développement économique, politique et sociale plus décentralisé. « Il ne faut pas tuer les cerveaux de la diaspora », affirme-t-elle. « La Chine, qui dépasse tout le monde économiquement parlant, accorde une réelle valeur ajoutée à sa diaspora, alors pourquoi ne le ferait-on pas au Gabon ? »
Alors que la campagne présidentielle se poursuit, la question de son ralliement à un autre candidat reste ouverte. Sollicitée par plusieurs camps, elle n’a pas encore pris de position officielle. « J’ai eu les gens du côté de ACBBN et du RDB (Ndlr : ACBBN, Alain Claude Bilie-By-Nze, Rassemblement des Bâtisseurs, mouvement politique de Brice Clotaire Oligui Nguema) qui m’ont contactée mais je n’ai pas encore donné d’assentiment, en tout cas pour le candidat que j’allais rejoindre », précise-t-elle.
Vers un engagement politique durable ?
Malgré cet échec administratif mais dûment contesté à la Cour Constitutionnelle dans l’exercice du droit qu’elle a mis en l’état, Tamara Megnier-Mbo apparaît désormais comme une figure émergente du débat politique gabonais. À travers sa démarche, elle a mis en lumière les limites du cadre institutionnel actuel et la nécessité d’un débat sur l’ouverture démocratique du pays. Son engagement et sa détermination laissent entrevoir une possible ascension sur la scène politique nationale. « Je dois davantage me soulever pour mes idées politiques au niveau de mon pays, tout simplement », conclut-elle. « Défendre les libertés fondamentales du peuple Gabonais, prôner le développement économique du pays par la décentralisation et des autorités de déconcentration transparente et aller de l’avant ».
Et de la même manière dont elle confie placer sa confiance en Dieu avant les hommes, elle confirme placer sa confiance en Dieu et les projets qui lui sont confiés pour le Gabon car pour le reste selon elle, il ne s’agit que de la politique et des hommes. La foi doit être supérieure à tout et le Gabon verra son éminence par ceux et celles qui la possèdent fermement.