Une production en déclin
D’après Africa Intelligence, qui a consulté des estimations internes à la GOC, la production des six permis acquis (Rabi Kounga II, Toucan II, Bende M’Bassou Totou II, Koula/Damier, Gamba/Ivinga et Atora II) devrait chuter de près de 823 000 barils en 2025. La production est ainsi estimée à 15,9 millions de barils pour l’année, soit 43 560 barils par jour (b/j), contre 16,7 millions de barils (45 750 b/j) en 2024. Une tendance à la baisse qui met en lumière les difficultés opérationnelles de la GOC, qui ne gérait auparavant qu’un seul permis (Mboumba, 1 000 b/j).
Ce ralentissement de la production ne menace pas, à court terme, le remboursement du prêt contracté auprès du trader genevois Gunvor. En effet, l’accord financier prévoit que Gunvor revende l’intégralité des barils produits pour amortir son investissement, sur la base d’un prix du baril oscillant entre 65 et 70 dollars. Toutefois, si la décroissance persiste au-delà de 2027-2028, un rééchelonnement du prêt pourrait devenir inévitable.
Un pari risqué pour Oligui Nguema
Ce dossier était stratégique pour le président de la transition. Brice Clotaire Oligui Nguema a pesé de tout son poids pour empêcher la vente de ces actifs à Maurel & Prom, entreprise préférée sous l’ère Ali Bongo. L’objectif affiché était de faire de la GOC un acteur incontournable du secteur pétrolier national. Or, cette ambition se heurte désormais à la réalité d’une gestion plus complexe que prévu.
La désorganisation interne de la GOC vient accentuer cette situation délicate. Le départ des cadres dirigeants d’Assala Energy, dont son ex-directeur général David Roux, a laissé un vide que la société publique peine à combler. À ce jour, ni un nouveau directeur général, ni un adjoint n’ont été nommés, retardant la mise en place d’une stratégie efficace.
Une opportunité politique compromise ?
Le rachat des actifs d’Assala Energy devait être l’une des réalisations majeures du mandat de transition d’Oligui Nguema, lui permettant de revendiquer la construction d’un “nouveau Gabon” affranchi des logiques de l’ancienne administration Bongo. Cette acquisition était censée illustrer une montée en puissance de l’économie nationale sous son leadership.
Mais les résultats mitigés de cette opération, couplés à une baisse de production et à une gestion encore floue, pourraient au contraire donner des arguments à ses opposants. Si le déclin de la production se poursuit, cette initiative phare risque de devenir un fardeau pour sa campagne, plutôt qu’un tremplin vers une élection victorieuse en avril prochain.