Avec l’allocution d’Oligui Nguema à la tribune de la COP28, les plaintes des communautés rurales gabonaises, du village Moukoundou dans la Ngounié ou de Fone 2 dans le Woleu-Ntem, victimes des attaques des pachydermes et de des destructions de leur plantation, n’auront jamais été aussi portées haut, alors qu’elles paient en vain un lourd tribut dans la protection des éléphants avec la multiplication des conflits homme-faune. Doit-t-on désormais s’attendre à un changement de cap de la politique environnementale du Gabon suite au discours d’Oligui Nguema à la tribune de la COP28 ? Si on ne peut répondre pour le moment par l’affirmation ou la négation, il est cependant évident que l’appel d’Oligui Nguema à expertiser les différentes promesses annoncées depuis les accords de Paris sonne comme l’annonce d’une nouvelle approche de la politique environnementale du Gabon.
Découvrez en images, la première journée du Général @oliguinguema, Président de la Transition, à la COP28 à Dubaï.#Gabon #Transition pic.twitter.com/9DfQBIrTrq
— Présidence de la République Gabonaise (@PresidenceGA) December 1, 2023
« Depuis l’accord de Paris sur le climat, force est de constater que nos COP sont loin d’atteindre les objectifs visés », avant de « souligner la nécessité d’évaluer la mise en œuvre effective des résolutions de ces rencontres », a déclaré Oligui Nguema.
Alors que le « Gabon, qui représente 11% du bassin du Congo, possède 88% de couverture forestière et tient un rôle essentiel dans l’action climatique mondiale», « absorbe quatre fois plus de tonnes qu’il n’en émet, en stockant chaque année dans ses forêts, plus de 100 millions de tonnes», « et fait l’objet de félicitation internationale pour sa position parmi les leaders mondiaux dans la lutte contre les changements climatiques », les retombées économiques pour l’Etat gabonais et les populations sont maigres. En mai dernier, une aide dérisoire allouée aux victimes du conflit Homme-Faune enregistrées sur la période 2016- 2022, pour un montant globale de 3,5 milliards de FCFA, soit 268 000 FCFA pour chaque victime, avait soulevé l’ire des bénéficiaires au regard de l’étendue des dégâts causés par les pachydermes.
«Mon peuple, aspire à continuer dans la préservation de ses forêts riches en biodiversité. Mais en échange de quoi ? Des certificats de bonne conduite ? Hélas ! Ils ne se mangent pas !», car «Les Gabonais ont des besoins socio-économiques essentiels à satisfaire » a-t-il lancé à l’assistance.
Champion de la protection environnementale matérialisée par la création de 13 parcs nationaux, Oligui Nguema appelle la communauté internationale à reconnaitre à leur juste valeur, les sacrifices consentis par le Gabon dans la conservation de l’environnement et la lutte contre le changement climatique : « il m’apparait donc impératif de reconnaitre et récompenser ce rôle crucial que jouent les forêts du Gabon, dans la préservation de la biodiversité, l’absorption du CO2 et la protection des écosystèmes».
A la tête de la transition depuis trois mois, il n’a pas également manqué de rappeler les enjeux politiques, économiques et démocratiques du pays à la suite du coup d’Etat : « Le Gabon s’est résolument engagé depuis le 30 août 2023 sur le chemin d’une transition politique, économique et démocratique, salué avec ferveur par un peuple gabonais avide de bonne gouvernance »