Elles sont plus d’une dizaine d’entreprises à avoir recours aux paradis fiscaux. Le low-cost des hydrocarbures Perenco régulièrement épinglé par la société civile et qui a récemment fait la une de l’actualité avec l’accident du terminal pétrolier du Cap lopez à Port-Gentil a ouvert plusieurs comptes dans les îles Bahamas, réputés pour sa confidentialité sur les comptes et les capitaux déposés dans les banques et considéré comme étant parmi les plus grands paradis fiscaux. L’entreprise franco-britannique qui a récemment racheté les participations dans 7 champs offshore matures non opérés, ainsi que ses intérêts et le rôle d’opérateur dans le terminal pétrolier du Cap Lopez de la filiale de Total au Gabon compte à son actif trois livres ouverts aux Bahamas : PERENCO ENERGY GABON LIMITEE, PERENCO GABON SA, PERENCO GABON SA (FUSIONNÉE AVEC PERENCO INVESTMENTS SA).
La filiale gabonaise de Exxon Mobil qui a cédé à Tamoil Africa Holdings Limited – maison-mère d’OLA Energy Gabon SA – l’ensemble des activités de distribution de carburants, de lubrifiants et des produits aviation et marine et un réseau de 20 stations de service a également fait appel aux paradis fiscaux pour dissimuler ses capitaux afin d’échapper au Trésor public par l’ouverture d’une multitude de compte cachés dans les îles du Bahamas.
Forafric Energy, propriété du discret homme d’affaires marocain, Yariv Elbaz, patron du gestionnaire de fonds et investisseur Ycap est également cité. En 2018, Forafric Energy, détentrice du mystérieux champ pétrolier Sardine et dont le potentiel est estimé à plus de 25 millions de barils avait fait l’objet de lutte de pouvoir, et de négociation secrète au Palais Rénovation, conduite par Maixent Accrombessi et Étienne Ngoubou pour son rachat par la famille Perrodo propriétaire de Perenco.
Ce sont ainsi une kyrielle d’entreprises exerçant en majorité dans l’industrie des hydrocarbures à l’exemple de Gabon Kiarsseny Marin Ltd, Trafigura – Trafigura est spécialisée dans le négoce et la logistique des matières, elle a été convoquée le 16 juin dernier par le ministre du Pétrole, Vincent-de-Paul Massassa et celui du ministère de l’Economie, Nicole Janine Lydie Roboty au sujet de la pénurie de carburant – qui opèrent en toute opacité dans les paradis fiscaux afin d’échapper au Trésor public.
Lors de la seizième assisse de la Commission technique du groupe d’action contre le blanchissement d’argent en Afrique centrale, tenue à Libreville, la Commission Nationale de la Lutte Contre l’Enrichissement Illicite, et la lutte contre la corruption avait affirmé qu’environ douze milliards de Fcfa par an échappent au Trésor public. Mais selon un spécialiste de la lutte contre le blanchiment des capitaux, ces chiffres seraient largement en dessous du montant réel. Il faudrait multiplier ces douze milliards par deux, voire par quatre pour se rapprocher de la réalité.