Une annonce attendue par tous
L’incertitude entourant le calendrier électoral alimentait les inquiétudes de l’opposition et des partenaires internationaux du Gabon. Des institutions comme le Fonds monétaire international (FMI) en avaient fait une priorité, conditionnant leur appui à des avancées claires sur le chemin de la transition démocratique. L’annonce, officialisée lors du Conseil des ministres du 22 janvier 2025, a levé ce flou. Sous la présidence du général Brice Clotaire Oligui Nguema, il a été décidé de convoquer le collège électoral pour une élection présidentielle le samedi 12 avril 2025, de 7h à 18h.
Un calendrier révisé sous pression
Initialement prévu pour août 2025, le scrutin a été avancé sous l’effet des revendications de l’opposition et des impératifs de stabilisation politique. Cette accélération reflète la volonté des autorités de transition de répondre aux attentes de transparence et de crédibilité exprimées par la population et la communauté internationale.
Des dispositifs institutionnels renforcés
Pour garantir la régularité et l’intégrité du processus électoral, le gouvernement a mis en place l’Autorité de contrôle des élections et du référendum (ACER), composée de neuf membres. Cette institution indépendante aura pour mission de superviser l’organisation et la gestion du scrutin, en conformité avec le code électoral récemment modernisé.
Parallèlement, la révision des listes électorales, entamée le 2 janvier et prévue pour se terminer le 31 janvier 2025, s’inscrit dans les préparatifs techniques.
Un contexte politique sous tension
L’élection présidentielle s’inscrit dans un climat politique chargé. Le référendum constitutionnel de novembre 2024, ayant entériné le passage à un régime présidentiel, a redéfini les règles du jeu politique. Parmi les revendications de l’opposition figure l’exclusion des militaires en activité de la course présidentielle, une question qui pourrait directement concerner le général Oligui Nguema. Si ses intentions restent floues, sa candidature potentielle pourrait cristalliser les débats à venir.
Le scrutin du 12 avril 2025 représente bien plus qu’un exercice électoral : il s’agit d’un test de crédibilité pour la transition et d’un moment décisif pour le futur démocratique du Gabon. La réussite de cette échéance conditionnera non seulement le rétablissement de l’ordre constitutionnel, mais aussi la confiance des citoyens envers leurs institutions.
Dans ce contexte, la transparence et l’intégrité du processus électoral s’imposent comme des impératifs absolus. L’avenir politique du Gabon, et sa capacité à renouer avec une gouvernance légitime, dépendront de la gestion de cette élection historique.