Ce n’est pas la première fois que le président de la transition fait appel aux services de Bonkoungou. Au début de son mandat, alors en quête de légitimité internationale, il avait déjà loué un Airbus A320 VIP de LTI pour ses déplacements à l’étranger.
Mais au début de l’année 2024, les autorités de la transition étaient parvenues à récupérer l’avion présidentiel d’Ali Bongo, un Gulfstream G650 immobilisé à Bâle en raison de factures impayées. Cette récupération avait mis fin à la dépendance du pouvoir en place vis-à-vis des services de location de Bonkoungou pour les déplacements officiels.
Des contrats qui se multiplient et des interrogations
S’agit-il d’un don généreux ou d’un service facturé ? Peut-on parler de liaison dangereuse ? Dans tous les cas, dans les salons feutrés, l’homme d’affaires burkinabé est désormais considéré comme le nouveau « Gagan Gupta », en référence à l’ancien homme d’affaires indien très présent dans le pays sous le régime d’Ali Bongo.
Au-delà du transport aérien, Mahamadou Bonkoungou multiplie les contrats avec le gouvernement gabonais, notamment dans le secteur des BTP. Récemment, il a obtenu la construction du nouvel aéroport international d’Andem, au sud de Libreville, un projet d’une valeur de 220 milliards de FCFA. Ce marché, initialement attribué au groupe GSEZ sous l’ancien régime d’Ali Bongo, a été repris par l’homme d’affaires burkinabé.
Les liens étroits entre le président de la transition et Mahamadou Bonkoungou, ainsi que l’attribution de contrats importants à cet homme d’affaires, soulèvent des questions sur la transparence et l’équité des marchés publics au Gabon.