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Un arrestation violente et des accusations graves
La plainte d’Éric Digondi s’inscrit dans le cadre de graves violations des droits humains. En mai 2015, après l’incendie de l’ambassade du Bénin à Libreville, il est interpellé de manière brutale près de chez lui, en pleine journée. « Des hommes en civil m’ont embarqué de force, en pleine rue, sous les regards de mes voisins », raconte-t-il.
Emmené dans un véhicule, il est sévèrement battu avant d’être conduit au service de renseignement (B2), dirigé ce jour-là par le lieutenant Kanou Jean. Là, selon ses déclarations, il subit des tortures infligées par des agents identifiés tels que le capitaine Élingui, le capitaine Ossami, le lieutenant Angreco et d’autres soldats cagoulés. Des sessions de violences physiques, des interrogatoires nocturnes et des privations de nourriture et de soins font partie de son calvaire.
Une condition de détention inhumaine
Éric Digondi décrit des conditions de détention effroyables : « J’ai été menotté et enfermé dans une cellule sans inscription officielle, comme si je n’existais pas », précise-t-il. Sa souffrance physique s’intensifie au point qu’il perd connaissance à cause des coups violents portés sur son abdomen.
Lorsqu’il est transféré à l’hôpital militaire du PK9, des examens médicaux révèlent des signes de sévices, notamment des caillots sanguins dans son abdomen. Toutefois, des documents médicaux, y compris un certificat et des radiographies, disparaissent mystérieusement. Il parvient cependant à conserver une ordonnance qui servira de preuve dans sa défense.
Une justice aveugle
Malgré les irrégularités évidentes dans le traitement de son dossier, Éric Digondi est présenté devant des magistrats en juin 2015. Ceux-ci semblent ignorer l’ampleur des abus dont il a été victime, et il est placé en détention provisoire. Ce n’est qu’en mai 2017, après deux années d’incarcération, qu’il est acquitté.
Une plainte pleine d’espoir
Dans sa plainte récente, Éric Digondi désigne plusieurs agents des services de renseignement, notamment le capitaine Élingui (retraité), le capitaine Ossami, le lieutenant Angreco, ainsi que le lieutenant Kanou Jean. Il demande également l’examen des responsabilités des magistrats de l’époque, y compris le procureur de la République et son substitut.
« Il est impératif que la vérité éclate et que la justice soit rendue, non seulement pour moi, mais pour toutes les victimes de ces abus », insiste-t-il. Malgré les menaces qui pèsent sur lui, avec des militaires rôdant près de chez lui, il reste déterminé à poursuivre son combat. « Ma foi en la justice me pousse à dénoncer ces actes et à demander réparation », déclare-t-il avec résignation.
Une quête pour la vérité
Au-delà de sa propre situation, Éric Digondi espère que sa plainte permettra de faire la lumière sur l’incendie de l’ambassade du Bénin en 2015, un acte pour lequel personne n’a été clairement désigné comme coupable. « Il est essentiel que les responsables de cet acte criminel soient identifiés, car la justice ne peut être rendue dans un climat d’impunité », souligne-t-il.
L’action d’Éric Digondi pourrait bien inspirer d’autres victimes à prendre la parole. En attendant les premières réactions des autorités judiciaires, sa plainte représente un espoir pour un système judiciaire plus transparent, respectueux des droits fondamentaux des citoyens et soucieux de faire éclater la vérité.