Fait marquant de ce processus électoral : aucun recours n’a été déposé devant la Cour constitutionnelle dans les délais légaux. Cette absence de contentieux, une première dans l’histoire politique récente du pays, a permis à la Cour d’appliquer l’article 44 de la Constitution et de valider les résultats sans contestation. Cette situation tranche nettement avec les scrutins précédents. D’ailleurs, Alain-Claude Bilie-By-Nze, principal adversaire arrivé en deuxième position avec 3,11 % des voix (19 265 suffrages), avait publiquement déclaré qu’il ne “perdrait pas son temps” à contester les chiffres, acceptant de fait le verdict des urnes.
Les résultats définitifs confirment la large avance de Brice Clotaire Oligui Nguema (58 074 voix). Loin derrière suivent Joseph Lapensée Essingone (0,60 %), Chaning Zenaba Gninga (0,39 %), Alain Simplice Boungoueres (0,37 %), Stéphane Germain Iloko Boussengui (0,36 %), Axel Stophène Ibinga Ibinga (0,28 %) et Thierry Yvon Miche Ngoma (0,10 %). Le scrutin du 12 avril a vu une participation notable de 70,11 %, avec 642 632 votants sur 916 625 inscrits, et 620 000 suffrages valablement exprimés.
Au-delà de l’absence de recours juridique, un autre élément historique mérite d’être souligné : c’est la première fois depuis l’instauration du multipartisme en 1991 que l’annonce des résultats d’une élection présidentielle au Gabon n’est pas suivie de violences ou de tensions post-électorales. Ce climat apaisé marque une rupture significative et ouvre la voie à une transition politique dans le calme.
Conformément à la Constitution (article 44), le mandat du nouveau président débutera officiellement le jour de sa prestation de serment. Brice Clotaire Oligui Nguema prêtera donc serment le samedi 3 mai 2025. Devant la Cour Constitutionnelle et en présence du Parlement, il prononcera le serment prévu à l’article 45, s’engageant notamment à “consacrer toutes [ses] forces” au bien-être du peuple gabonais et à “respecter et défendre fidèlement la Constitution”.
Avec cette proclamation sans contestation et dans un climat serein, le Gabon entame une nouvelle phase de sa transition, désormais sous la conduite officielle de son président élu.