Johan Bounda, membre de la promotion 2011 de la Marine, était détaché auprès d’un hiérarque de l’Armée . Le calvaire aurait débuté lorsque le jeune soldat, avec deux collègues autres, a été accusé d’avoir volé de l’argent au domicile de leur supérieur où ils étaient en faction. En réponse à leur présumé forfait, leur supérieur aurait ordonné l’arrestation par le B2 des trois militaires de garde incriminés . Ce qui devait être une simple enquête militaire s’est rapidement transformée en un véritable calvaire pour les gardes, dont l’un, Bounda, a perdu la vie dans des circonstances particulièrement violentes, à en juger par les vidéos circulant sur la toile de son cadavre, portant des marques de coups, des blessures et de brûlures particulièrement insupportables à visionner.
L’indignation est vive au sein de la famille de la victime. Les proches du disparu ont manifesté le lundi 23 décembre 2024, devant l’État-Major de la Marine nationale, exigeant des réponses. La sœur de Bounda, en larmes, a lancé un appel poignant : « Je demande que justice soit faite, Seigneur ! Comment une telle action peut-elle encore être possible dans un pays de droits de l’homme ? », selon Tendance Gabon.
Mais plus de 24 heures après cette tragédie, le procureur de la République ne s’est toujours pas exprimé, et le silence est également de mise du côté du gouvernement.
Si l’on observe également le silence du côté de la classe politique et de la société civile, plusieurs militants de la diaspora sont déjà montés au créneau pour dénoncer cet assassinat.
Princesse de SOUBA, sur sa page Facebook, tient pour responsables les autorités de la transition « de tous ces actes de BARBARIE, parce que, depuis les multiples débordements des forces du DÉSORDRE, il n’y a jamais eu de sanctions. »
Le traitement réservé à Johan Bounda remet en cause l’intégrité des forces de sécurité et soulève de graves questions sur l’abus de pouvoir au sein des institutions militaires ainsi que l’existence persistante de violences institutionnalisées.
Par respect pour la dignité de la vie humaine et pour les proches de la victime, nous avons décidé de ne pas publier les photos de la dépouille de Joan Bounda.