Le scrutin a officiellement débuté à 8 heures (heure de Libreville) dans les 3 037 bureaux de vote répartis à travers le pays. Près de 920 000 électeurs sont appelés à choisir parmi les huit candidats en lice celui qui dirigera le Gabon pour les prochaines années.
Parmi les candidats, deux figures se détachent comme les principaux favoris : le chef de la transition et artisan du putsch, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, et l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze.
La liste des candidats comprend également Zenaba Gninga Chaning, seule femme en lice, Joseph Lapensée Essingone, Stéphane Germain Iloko, Axel Stophène Ibinga Ibinga, Alain Simplice Boungouères et Thierry Yvon Michel Ngoma.
Deux figures importantes de l’opposition, Jean Rémy Yama, ancien prisonnier politique, et Michel Ongoundou Loundah, sont absents de ce scrutin. Leurs candidatures ont été invalidées par la commission électorale pour cause de dossiers incomplets.
Contrairement à la présidentielle d’août 2023, où l’opposition s’était unie derrière la candidature d’Albert Ondo Ossa, cette élection se déroule sans candidature unique de l’opposition. Brice Clotaire Oligui Nguema a su fédérer un large soutien autour de sa candidature, formant le mouvement “Le Rassemblement des Bâtisseurs”. Ce mouvement a rallié des partis politiques majeurs tels que l’Union nationale, le parti fondé par André Mba Obame, le Rassemblement pour la patrie et la modernité d’Alexandre Barro Chambrier, ainsi que l’ancien parti au pouvoir, le Parti Démocratique Gabonais (tendance Blaise Louembé). Des acteurs de la société civile, dont Marc Ona Essangui, lauréat du Goldman Environmental Prize en 2009 et critique virulent du régime déchu, ont également apporté leur soutien à Oligui Nguema.
De son côté, Alain-Claude Bilie-By-Nze n’a pas bénéficié d’un soutien aussi massif de l’opposition. Malgré l’absence de consigne de vote de la part des figures les plus critiques de la transition, comme Ali Akbar Onanga Y’obegue, il a cependant reçu le soutien notable de Nicole Asselé, cousine d’Ali Bongo.
Il est difficile de prévoir le taux de participation à ce scrutin. Lors du référendum constitutionnel de novembre dernier, le “oui” l’avait emporté avec 91,80% des voix, face aux 8,20% pour le “non”, avec un taux de participation de 53,54%. L’abstention lors de cette consultation pourrait donner une indication sur l’engagement des électeurs pour cette élection présidentielle cruciale pour l’avenir du Gabon. Les résultats de ce scrutin sont attendus dans les prochains jours.