En 2015, Blaise Compaoré rêve de briguer la magistrature suprême pour un cinquième mandat consécutif alors que la loi fondamentale le lui interdit, pour cela il convoque l’Assemblee nationale pour procéder à une modification de la Constitution, mais l’opposition qui manifeste dans la rue ne l’entend pas de cette oreille et decide de prendre d’assaut le siège du Parlement le jour de la modification de la Constitution et y met le feu. Présidentielle 2016 au Gabon, la Commission nationale électorale déclare Ali Bongo Ondimba vainqueur face à Jean Ping dont 5000 voix les séparent seulement. Les partisans de Jean Ping crient à la fraude, descendent dans la rue et incendient l’Assemblee nationale. Sauf que la similitude entre les deux événements à Ouagadougou et à Libreville s’arrête ici.Tandis que Compaoré sera chassé du pouvoir et trouvera exile en Côte d’Ivoire, Ali Bongo sera réélu pour un second mandat à la suite de violence post-électorale sans précédent.
S’agissait-il d’un mouvement spontané de partisans en colères de Jean Ping ou plutôt d’un coup préparé d’avance par ce dernier et son entourage inspirés par le cas du Burkina Faso ?
Après la proclamation des résultats par la Commission nationale électorale, au soir du 31 août, les forces de l’ordre sont vite débordées malgré l’important dispositif sécuritaire dissuasif mis en place dans la capitale. Plusieurs bâtiments publics sont pris d’assaut dont notamment Gabon télévision situé sur le Boulevard triomphale. Le média public est régulièrement accusé de partialité en faveur du Palais Rénovation par l’opposition. À proximité se trouve également l’Assemblee nationale qui porte le nom du père de la nation, Leon Mba. Les gendarmes affectés à sa surveillance sont rapidement débordés par des milliers de manifestants qui mettent le feu à l’Assemblee nationale. On parle même d’une attaque au bélier à l’aide d’un buldozer. Un panache rouge et noir se dégage dans la nuit au-dessus du palais Léon-Mba. Des hélicoptères survolent impuissants au dessus de l’Assemblee nationale alors en feu. Les forces de sécurité chargées de sa surveillance ont reculé laissant la place à une horde de manifestant en furie scandant “Ali doit partir”. Pour la première fois depuis qu’en milieu d’après-midi, les force de l’ordre et les manifestants s’affrontaient dans une ville en état de siège, la puissance publique vascillait, alors que les résultats officiels n’avaient pas été proclamés mais que des chiffres donnant Ali Bongo gagnant circulaient.
En renfort, interviendront, d’autres éléments de la gendarmerie, aidés par la brigade anti-criminel, et les services spéciaux. La suite des événements est moins connue, seule certitude, les renforts viendront à bout des manifestants. Et un peu plus tard dans la nuit, le Qg de Jean Ping que le Palais Rénovation soupçonne de détenir des caches d’armes et d’être l’épicentre des manifestation, sera à son tour pris d’assaut par les forces de l’ordre.