Un filtrage drastique des candidatures
Parmi les 30 candidatures rejetées, les motifs d’élimination varient mais relèvent principalement du non-respect des dispositions constitutionnelles et du Code électoral. L’absence de documents essentiels a constitué la principale cause de rejet.
Par exemple, Benvone Be-Nzé Innocent Fabrice a vu sa candidature rejetée pour absence de plusieurs pièces justificatives essentielles, notamment la déclaration de candidature, l’acte de mariage et le certificat de résidence.
De même, Boucka Alain Wilfrid, Fanguinoveny Jean Romain, Ibingha Ibingha Axel Stophène, Nzovi Moulengui Gervais et Nseme Obiang n’ont pas fourni la quittance de dépôt auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), une obligation prévue aux articles 86, 88 et 179 du Code électoral.
D’autres candidats, comme Essola Efountame Marlène Fabienne et Moapa Djiaboueni Aymard, ont été écartés en raison d’irrégularités dans les actes de naissance ou l’absence d’actes de mariage et de certificats de résidence.
Par ailleurs, certaines candidatures ont été rejetées pour des motifs plus exceptionnels. Moussavou Pierre Claver a été exclu pour dépassement de la limite d’âge prévue par l’article 43 de la Constitution. Ongoundou Loundah Michel, quant à lui, a été contesté par son propre parti, le REAGIR, qui s’est opposé à sa candidature en vertu de l’article 87 du Code électoral. Curieusement, son dossier était pourtant complet. Ce rejet soulève des interrogations : de quel REAGIR parle-t-on ? Celui dirigé par Persis Lionel Essono, qui avait été exclu du parti avant d’être débouté par la justice ? Cette situation met en lumière des tensions internes au sein du parti et pourrait alimenter des contestations dans les jours à venir.
Un délai de recours pour les candidats recalés
Les candidats dont les dossiers ont été rejetés disposent d’un délai de 72 heures pour contester cette décision devant la Cour Constitutionnelle. Ce recours pourrait permettre la réhabilitation de certaines candidatures si des justificatifs supplémentaires sont fournis et jugés recevables.
Vers une élection sous haute tension ?
Avec seulement quatre candidats en lice, l’élection présidentielle du 12 avril 2025 s’annonce déterminante pour l’avenir politique du pays. Ce filtrage rigoureux des candidatures renforce les exigences de conformité aux règles électorales, mais suscite également des interrogations sur l’équilibre du processus démocratique.
Il reste à voir si des contestations modifieront la liste finale des candidats autorisés à briguer la magistrature suprême.