Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, le candidat a félicité ceux dont les candidatures ont été retenues, mais a également dénoncé avec fermeté le rôle qu’aurait joué la Cour constitutionnelle dans l’exclusion de certains concurrents. « La Cour a fait de la politique en écartant certaines candidatures qui étaient gênantes pour le CTRI », a-t-il affirmé, faisant référence au Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, mis en place après le coup d’État du 30 août 2023.
Une transition contestée
Depuis plusieurs mois, Alain-Claude Bilie-By-Nze ne cesse de critiquer le processus de transition engagé par les autorités actuelles. Il estime que les règles mises en place ont visé à restreindre la compétition électorale, notamment en limitant l’accès à la candidature de nombreuses figures politiques. Il pointe du doigt la charte de la transition, qu’il accuse d’avoir exclu « 90 % des personnalités qui avaient concouru à faire triompher la démocratie ».
Même constat pour le dialogue national, que le pouvoir avait présenté comme inclusif, mais que l’opposant qualifie d’« exclusif », dénonçant la mise à l’écart de certains Gabonais en raison de leur origine familiale ou de leur statut matrimonial.
L’ancien Premier ministre se montre tout aussi critique à l’égard de la nouvelle Constitution adoptée par référendum en février dernier. Il s’engage, en cas de victoire, à l’abroger : « Cette constitution est mauvaise. Il faudra absolument la changer. Moi, candidat et président demain, je reviendrai et j’annulerai cette constitution. »
Un appel à la mobilisation
Dans son message, Bilie-By-Nze s’adresse directement aux candidats évincés et à leurs partisans, les appelant à ne pas se résigner face à ce qu’il considère comme une injustice : « Le combat politique est un combat de longue haleine. Vous avez été écarté aujourd’hui, continuez à vous battre. »
Accusant le régime de transition d’être une « dictature en marche », il dénonce des pressions exercées sur la Cour constitutionnelle et des atteintes aux principes démocratiques. Il affirme que certains auraient tenté d’empêcher sa propre candidature, mais qu’il a pris toutes les précautions nécessaires pour éviter d’être exclu de la course.
« Le 12, c’est le 12 »
À moins d’un mois du scrutin, le candidat lance un appel à la mobilisation générale : « Dès à présent, la marche pour la victoire, engageons-la ensemble. » Il se pose ainsi en leader de « la nouvelle espérance », prônant une rupture avec le régime actuel qu’il accuse d’entretenir « l’obscurantisme ».
Cette prise de parole marque une nouvelle escalade dans la campagne électorale, qui s’annonce de plus en plus tendue à l’approche du vote. Face au président-candidat Brice Clotaire Oligui Nguema, Alain-Claude Bilie-By-Nze semble décidé à faire de cette élection un référendum sur la transition en cours.
Mais son appel sera-t-il entendu ? Les principales candidatures rejetées, comme celles de Michel Ongoundou Loundah et Jean Rémy Yama, étaient perçues comme des symboles d’opposition totale au régime de transition et à toute forme de continuité avec l’ancien parti présidentiel, le Parti Démocratique Gabonais (PDG), dont faisait partie Alain-Claude Bilie-By-Nze sous le régime d’Ali Bongo.