« Le Gabon n’a pas besoin d’hommes providentiels. Le Gabon a besoin d’avoir des institutions fortes, crédibles, justes, qui utilisent les mêmes règles pour tous les Gabonais », a-t-il déclaré, appelant à dépasser l’idée qu’un seul leader puisse résoudre les défis du pays.
Michel Ongoundou Loundah rejette catégoriquement la notion d’un homme providentiel capable, à lui seul, de transformer la situation du pays. « S’il en existait, cela se saurait. J’ai un certain âge. S’il existait un homme avec des qualités surnaturelles, je pense que je le saurais. Je l’aurais peut-être vu ou j’en aurais entendu parler », a-t-il affirmé avec conviction.
Pour lui, la priorité est claire : il faut des institutions qui fonctionnent et qui garantissent l’égalité de traitement pour tous les citoyens. « Il faut sortir du mythe de l’homme providentiel. On a besoin d’institutions fortes. On a besoin d’institutions qui vivent », a-t-il insisté, soulignant la nécessité d’un État de droit où la justice, l’administration et les organes de gouvernance fonctionnent de manière autonome et équitable.
Rappelons que cette sortie intervient comme un pied de nez alors qu’il se crée autour de l’actuel président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, un narratif présentant le tombeur d’Ali Bongo comme un homme providentiel en vue de la présidentielle du 12 avril prochain. Bien que ce dernier n’ait pas encore officialisé sa candidature, les appels à sa participation se multiplient. Le samedi 22 février, lors de l’inauguration de la connexion du réseau d’interconnexion électrique entre le Gabon et la Guinée équatoriale, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a, dans un soutien à peine voilé, comparé son homologue gabonais à un envoyé de Dieu, invitant ainsi les Gabonais à l’élire lors du prochain scrutin présidentiel.
Dans un Gabon en pleine transition politique, la déclaration de Michel Ongoundou Loundah résonne donc comme un appel à privilégier des réformes institutionnelles durables plutôt que l’attente d’un leader charismatique.